Un conseiller d'Edouard Philippe ancien membre d'un parti fasciste italien

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La rédaction de France-Soir
Publié le 22 août 2019 - 20:29
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Sandro Gozi, conseiller d'Edouard Philippe.
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©JACQUES DEMARTHON / AFP
Sandro Gozi a été membre de l'organisation de jeunesse du Mouvement social italien.
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Sandro Gozi est depuis le début du mois d'août conseiller auprès d'Edouard Philippe. Cet ancien député italien a eu une jeunesse sulfureuse dans les rangs d'une organisation fasciste dans son pays. 

Auparavant sous-secrétaire d’État aux Affaires européennes du gouvernement de Matteo Renzi en Italie, Sandro Gozi a rejoint Matignon en août pour conseiller Edouard Philippe. Une décision qui avait provoqué un certain remous en Italie: il avait notamment été accusé de "trahison" par le vice-premier ministre Luigi Di Maio, leader du Mouvement cinq étoiles (M5S).

En France, cette nommiation est passée plutôt inaperçue. Néanmoins, le passé sulfureux de Sandro Gozi pourrait le rattraper. En effet, l'ancien député italien du Parti démocrate a eu une jeunesse tumultueuse qui l'a vu intégrer les rangs de l'organisation de jeunesse d'un parti fasciste: le Mouvement social italien (MSI), fondé par les rescapés du fascisme après le Seconde Guerre mondiale. La section de jeunesse de ce mouvement, le Fronte della Gioventùa formé une part non-négligeable des responsables néo-fascistes italiens actuels, à l'image de Giorgia Meloni, dirigeante de Fratelli d'Italia.

L'information a été révélée par le journal Il Primato Nazionale, connu pour être proche du mouvement d'extrême droite radicale Casapound.

Voir - Italie: les héritiers du fascisme Fratelli d'Italia pourraient gouverner avec Salvini

"À l'âge de 16 ans, comme un acte de rébellion d'adolescence, dans une ville et une région depuis toujours communistes et dans une famille de la démocratie chrétienne (qui gouvernait l'Italie à l'époque, NDLR), je me suis rapproché du Fronte della Gioventù", a fait savoir le principal intéressé à l'hebdomadaire Le Point. Le conseiller d'Edouard Philippe a plaidé pour une erreur de jeunesse et a déoncé une polémique "ridicule", assurant qu'il lui a "fallu très peu de temps pour comprendre que ce n'était pas ma voie".

"Gozi dit qu’il s’est rapproché du MSI de Cesena à seize ans, donc en 1984. Comme le montre la carte d’adhérent, il a été encarté au moins jusqu’au 1990, quand il avait vingt-deux ans et fréquentait la faculté. Son militantisme a duré au moins six ans et bien au-delà de l’adolescence, Gozi était pleinement conscient", assure de son côté la revue d'extrême droite italienne.

Réponse de Sandro Gozi: "Je n'ai aucun autre souvenir d'action menée dans les années suivantes. Il est fort probable qu'il y ait eu renouvellement automatique de l'adhésion pour quelques années, comme cela se faisait toujours à l'époque".

Une polémique qui n'est pas sans rappeler celle qui a touché Nathalie Loiseau, la tête de liste de la majorité aux élections européennes. En effet, l'ancienne ministre avait, lorsqu'elle était étudiante, flirté avec un mouvement d'extrême droite, le temps de l'élection des délégués étudiants de Sciences-Po en 1984. Elle s'était alors présentée sur la liste de l’UED (Union des droites de Sciences-Po), un syndicat étudiant proche du GUD (Groupe union défense), dont nombre de mouvements néofascistes et/ou violents sont les héritiers.

Nathalie Loiseau avait d’abord démenti l’information avant de reconnaître les faits et de les décrire comme une "vraie connerie".

Lire aussi:

Nathalie Loiseau reconnaît sa participation à une liste d'extrême-droite

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