Visite annulée de Vladimir Poutine : pour la presse, François Hollande a été trop hésitant

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 12 octobre 2016 - 11:55
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Hollande Poutine Moscou 26.11.2015
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©ALEXANDER ZEMLIANICHENKO / POOL / AFP
Le président russe ne viendra finalement pas à Paris le 19 octobre.
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Si la presse ne regrette pas forcément l'annulation de la visite de Vladimir Poutine, elle reproche à François Hollande de ne pas avoir adopté dès le début une attitude claire.

Les éditorialistes jeudi reprochent à François Hollande ses coupables hésitations qui ont abouti selon eux, au report de la visite de Vladimir Poutine à Paris.

"La diplomatie est un art subtil. De ce point de vue, François Hollande a eu tort, samedi, de se poser des questions sur le fait de recevoir Vladimir Poutine. Car on s’expose au risque d’une réponse condescendante", assène Guillaume Goubert, dans La Croix.

Jacques Hubert-Rodier, dans Les Echos, se montre virulent: "cette fois-ci, François Hollande a commis une lourde faute face à l'homme fort du Kremlin: celle de l'hésitation".

"Une hésitation qui a fourni sur un plateau au maître du Kremlin un prétexte pour reporter sa visite", regrette-t-il.

"Les hésitations de François Hollande ont eu l’effet d’un soufflet. Prenant acte de l’affront, Poutine, lui, n’a pas tergiversé", constate Patrick Saint-Paul, du Figaro.

"L'affaire relève d'un positionnement diplomatique nuancé. Mais, en diplomatie, les nuances comptent, elles parlent", rappelle Le Monde, dans son éditorial.

Sébastien Lacroix, pour L'Union/L'Ardennais, voit dans cette affaire un "bêtisier de l’Histoire diplomatique". Et déplore la "naïveté" du chef de l'Etat "de nous faire partager ses hésitations dans une émission de divertissement".

"A sa manière inimitable, François Hollande avait donné le ton de l’imbroglio franco-russe. En inventant la politique diplomatique de l’interrogation dubitative, posée à soi-même et à haute voix", ironise Yves Harté, dans Sud-Ouest.

"Jamais, peut-être, on n’avait entendu un chef d’Etat exposer en public ses états d’âme et s’interroger sur un média sur son emploi du temps", s'agace dans l'Eclair des Pyrénées, Georges Valance.

"La France a choisi une ligne ferme qui est sienne depuis le début du conflit", répond de son côté Bernard Stéphan, de La Montagne. Dans Ouest-France, Laurent Marchand abonde dans ce sens en écrivant que: "le report est opportun. Pour autant, il ne résout rien." C'est pour ça qu'"entre Paris et Moscou, il est temps de reprendre le dialogue", lance Jean-Dominique Merchet, dans L'Opinion.

"Ce qui ne se fera pas en faisant la grimace, en s’interrogeant longuement s’il faut recevoir, ou non, Vladimir Poutine", prévient Jean Levallois, dans la Presse de la Manche.

"Condamner les bombardements à Alep et vouloir les faire cesser est tout à l’honneur de la France et de son président. Reste, évidemment, à trouver les moyens d’y parvenir. Parler vrai? Oui, sans aucun doute. Mais d’abord ne pas être aux abonnés absents", martèle l'éditorialiste.

Le Kremlin a annoncé lundi la décision de Poutine d'annuler sa visite à Paris prévue le 19 octobre, pour inaugurer un "Centre spirituel et culturel orthodoxe russe", en spécifiant qu'il rencontrerait Hollande quand son homologue français "se sentira(it) à l'aise" pour le rencontrer.

Après plusieurs jours d'hésitations à propos de cette visite, l’Élysée a fait savoir mardi "qu'une réunion de travail avec le président russe était possible sur la Syrie, à l'exclusion de tout autre événement" officiel pour François Hollande.

 

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