Vols au Média lors du départ de Sophia Chikirou : deux plaintes déposées

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La rédaction de France-Soir
Publié le 30 octobre 2018 - 12:01
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Sophia Chikirou, proche de Jean-Luc Mélenchon (FI)
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© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP/Archives
Le Média aurait été victime d'un vol de documents et de matériel dans les jours qui ont suivi l'éviction de Sophia Chikirou.
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Deux plaintes contre X ont été déposées pars Le Média pour vol et concernant l'usage du chéquier de la société de production survenus fin juillet. Des accusations qui pointent implicitement du doigt Sophia Chikirou, poussée vers la sortie à l'époque et dont le bureau avait alors été visité par quelqu'un qui en avait les clés.

Sophia Chikirou est à nouveau dans la tourmente. L'ex chargée de la communication lors de la campagne de Jean-Luc Mélenchon, objet d'une enquête pour des soupçons de surfacturation, est désormais pointée du doigt pour des faits de vol et de chèques douteux lors de son départ mouvementé du Média.

Franceinfo et Médiapart révèlent en effet ce mardi 30 que deux plaintes ont été déposées suite à la disparition de plusieurs documents et de matériel survenue fin juillet dernier. Des plaintes déposées contre X mais les témoignages recueillis semblent clairement viser Sophia Chikirou ou son entourage.

Elle était avant cela à la tête de l’entreprise de presse Le Média (EDPLM) qui en chapotait les journalistes et de la société de production Le Média (SDPLM) chargée de ses finances. Après plusieurs semaines de tensions internes, Sophia Chikirou avait annoncé quitter Le Média pour se consacrer à la campagne européenne de La France insoumise.

Voir: Le Média - Chikirou patronne "néolibérale" accusée d'abus de biens sociaux

Elle n'avait cependant pas quitté la SDPLM de son plein gré. Il a fallu une révocation de la part du bureau de l'association Le Média le 24 juillet pour l'y contraindre (en réalité par SMS le 27 juillet selon l'avocat de Sophia Chikirou). Le 28 juillet, une personne a pénétré dans les locaux du Média, vides pour les vacances, et dérobé selon la première plainte "un classeur contenant toutes les factures de la SDPLM, le tampon de la société, la broyeuse à documents ainsi qu’environ 3.000 euros de matériel vidéo appartenant au Média".

Fait pour le moins troublant, le "voleur" aurait désactivé l'alarme, serait entré sans effraction et aurait même verrouillé le bureau de Sophia Chikirou en partant. Cela alors qu'elle avait affirmé quatre jours plus tôt au bureau du Média -qui lui demandait de rendre ses clés- les avoir perdues.

Contactée par Franceinfo, son avocat a déclaré: "Madame Chikirou n'a absolument aucune connaissance de ce qu'un vol - c'est-à-dire au sens de la loi: la prise d'objets par une personne qui n'en est pas la propriétaire au détriment de ce légitime propriétaire - de biens appartenant au Média aurait pu être commis cet été". En clair, il ne nie pas formellement l'implication de sa cliente mais laisse entendre qu'elle n'a en tout cas rien pris qui ne lui appartenait pas.

La seconde plainte concerne la disparition de deux chèques. Sur le talon du premier est indiqué «annulé». Le deuxième est relatif au paiement le 13 juillet d'une prestation de Mediascop -la société de communication de Sophia Chikirou- facturée 67.146,58 euros au Média. Un paiement qui est actuellement l'enjeu d'une procédure devant le tribunal de commerce.

"D’après nos informations, ce chèque n’a jamais été présenté à la banque. D’après plusieurs dirigeants du Média, (Sophia Chikirou) aurait en revanche envoyé un ordre de virement au banquier le 27 juillet, puis se serait présentée directement à l’agence du Crédit du Nord Philippe-Auguste du 11e arrondissement de Paris, le lendemain. Dans les deux cas, le banquier aurait refusé le virement, constatant qu’elle n’était plus présidente de la SDPLM et qu’elle n’avait donc plus le pouvoir d’ordonner ce paiement", avance Franceinfo, laissant entendre qu'elle aurait pu tenter de payer sa société en catastrophe à l'annonce de son éviction et donc de la perte de contrôle des finances du Média.

Sophia Chikirou dénonce une "tentative de manipulation" tandis que son avocat pointe la concomitance entre ces révélations vielles de plusieurs mois et l'enquête concernant la campagne de Jean-Luc Mélenchon. Sa réponse intégrale a été publiée par la radio.

Lire aussi:

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