Yamina Benguigui : l'ancienne ministre va être jugée
Une chose est sûre, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique voulue par François Hollande suite à l'affaire Cahuzac fonctionne. En témoigne les conséquences de son travail dans l'affaire Yamina Benguigui. On l'avait presque oubliée entre la phobie administrative de Thomas Thévenoud, les enquêtes sur les marchés publics de Kader Arif ou les accusations d'abus de bien sociaux de Faouzi Lamdaoui. Trois affaires qui depuis trois mois sont venues ébranler l'image de l'exécutif.
Ce lundi, une source judiciaire a indiqué que l'ancienne ministre de la Francophonie Yamina Benguigui devrait comparaître devant le tribunal correctionnel en raison de ses déclarations de patrimoine incomplète. Révélée au moment de la constitution du premier gouvernement de Manuel Valls, fin mars 2014, l'affaire avait valu à Yamina Bengugui de ne pas être retenue dans cette équipe et d'être "démissionnée" de la municipalité de Paris tout juste conquise par Anne Hidalgo.
Relevée par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, l'affaire intéresse désormais la justice. L'ex-ministre et cinéaste est actionnaire depuis 2005 d'une société de production basée en Belgique pour une valeur estimée à 430.000 euros. Informations qu'elle n'a jamais mentionnées dans ses déclarations de patrimoine, un oubli illégal seulement depuis 2011. Elle aurait en février 2013 (en pleine affaire Cahuzac) conclu avec un autre actionnaire une convention de portage. Elle lui aurait cédé ses actions pour un euro symbolique mais avec la possibilité de les lui racheter au même prix. Une manière de faire disparaître un temps les 430.000 euros d'actions de son patrimoine sans les perdre.
La date du procès n'a pas encore été communiquée. Suite à l'affaire Cahuzac, les sanctions maximum pour manquement d'un élu dans les déclarations de patrimoine ont été portées à trois ans de prison, dix ans d'inéligibilité et 45.000 euros d'amende. Bien que le nom de François Hollande n'ait jamais été cité dans une affaire politico-financière depuis le début de son quinquennat, la multiplication des enquêtes impliquant son entourage met à mal sa "république exemplaire".
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