Au Brésil : des militaires fêtent la victoire de Bolsonaro (vidéo)
L'élection de Jair Bolsonaro comme président du Brésil a provoqué des scènes de joie dans les rues, mais certaines ont illustré l'inquiétude de ses opposants et d'une partie de la communauté internationale face à la possibilité d'une grave dérive antidémocratique, avec les militaires au centre.
En effet, plusieurs images de cette liesse ont montré l'armée ou la police militaire défiler pour saluer la victoire de Bolsonaro, lui-même passé par l'armée et qui n'a jamais caché une certaine nostalgie pour la dictature militaire.
Une vidéo montre ainsi plusieurs camions transportant des militaires fendre la foule en liesse, acclamés par les badauds. Plusieurs soldats lèvent le poing en signe de victoire, montrant le drapeau brésilien de leur uniforme tandis que d'autres se filment avec leur téléphone portable.
Voir: Brésil - les hommes forts du futur gouvernement Bolsonaro
"Dans la ville de Niteroi, face à Rio, l’armée de terre est sortie dans les rues pour fêter la victoire. La foule acclame. Inédit, incroyable, très dangereux, complètement illégal." - Maud Chirio, historienne #Brésil #fascisme pic.twitter.com/Mko3f1pWLG
— Isabelle Kersimon (@KersimonIsa) 29 octobre 2018
Des images qui pour certains illustrent le fait que l'armée ne fait preuve d'aucune réserve sur le plan politique. Ce qui laisserait la porte ouverte à une politisation du pouvoir militaire. Certains dénoncent également l'illégalité de ce défilé de victoire, les militaires n'étant pas autorisés à quitter leurs casernes de leur propre chef.
Ces images font cependant débat. Selon les autorité militaires locales, dans cette vidéo tournée à Niterói, près de Rio de Janeiro, les soldats en question revenaient d'une mission de sécurisation des opérations de vote et n'avaient d'autre choix que de passer à allure réduite à travers la foule. Les gestes de joie ne seraient alors que le fait de quelques éléments isolés.
Reste que la victoire de Bolsonaro promet un rôle bien plus important à l'armée. Plusieurs soutiens du nouveau président sont des officiers en activité. Plusieurs généraux se sont aisni vu promettre des postes de ministre. "Il tente de donner une image de retour à l'ordre, mais beaucoup des hommes pressentis n'ont pas la moindre expérience politique. On peut s'attendre à des difficultés de dialogue avec le Parlement", estime Geraldo Monteiro, politologue à l'Université de l'Etat de Rio de Janeiro.
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