Au Kenya, Barack Obama prend la défense des homosexuels
"Chacun doit être traité de manière égale devant la loi". En visite au Kenya , pays natal de son père, pour la première fois depuis son élection en 2009, le président américain Barack Obama a tenu à prendre la défense des homosexuels, dont la condition est absolument dramatique en Afrique subsharienne et notamment au Kenya qui, comme 37 autres pays du continent, pénalise l’homosexualité. Dans certains pays, comme le Soudan, la Mauritanie, la Somalie et le nord du Nigéria, celle-ci est même passible de peine de mort.
"J'ai été constant à travers toute l'Afrique là-dessus. Je crois au principe selon lequel chacun doit être traité de manière égale devant la loi (...) et que l'Etat ne devrait discriminer personne sur la base de son orientation sexuelle (…) Quand vous commencez à traiter les gens différemment, parce qu'ils sont différents, vous vous engagez sur un terrain où la liberté s'érode (…) Quand un gouvernement prend l'habitude de traiter les gens différemment, ces habitudes peuvent s'étendre. En tant qu'afro-américain aux Etats-Unis, je suis douloureusement conscient des conséquences de la discrimination", a ainsi déclaré Barack Obama samedi 25, lors d’une conférence de presse en compagnie de son homologue kenyan Uhuru Kenyatta.
"Il y a des choses que, nous devons l'admettre, nous ne partageons pas", lui a alors répondu ce dernier. "Il est très difficile pour nous d'imposer à la population ce qu'elle n'accepte pas elle-même. C'est pour cela que je dis que pour les Kényans aujourd'hui, la question des droits des gays est vraiment un non-sujet" a-t-il poursuivi alors qu’au Kenya, pays très catholique, l’homosexualité est considérée comme beaucoup comme un concept "anti-chrétien" importé par les Occidentaux.
En effet, lundi 6, de nombreux habitants de Nairobi avaient manifesté contre l’homosexualité, sujet qu’ils savaient que Barack Obama aborderait lors de sa visite. "Nous ne voulons pas Obama et Obama, nous ne voulons pas Michelle et Michelle. Nous voulons Obama et Michelle et nous voulons un enfant", était-il notamment écrit sur leur tee-shirt.
La veille, le vice-président Kényan, William Ruto, poursuivi par la Cour Pénale Internationale pour crimes contre l’humanité, s’était également exprimé contre l’homosexualité. "Nous avons entendu que les Etats-Unis avaient autorisé les relations homosexuelles et d'autres choses dégoûtantes. En tant que dirigeant chrétien, je vais défendre notre foi et notre pays", avait-il ainsi lancé lors d’une cérémonie religieuse en référence à la légalisation du mariage pour tous dans tous les Etats-Unis le 26 juin dernier.
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