Barack Obama en visite au Kenya pour discuter économie et terrorisme
La visite est historique. Pour la première fois un président américain se rend au Kenya. Car Barack Obama n'avait pas remis les pieds dans le pays de son père depuis son accession à la Maison Blanche en 2009. Jusqu'à vendredi 23, où il a été accueilli par sa demi-sœur Auma Obama lors de son arrivée à Nairobi dans le cadre du Sommet mondial de l'entreprenariat qui s'ouvre ce samedi.
Ce sommet "va mettre l'accent sur l'engagement du président dans la promotion de l'entrepreneuriat dans le monde, particulièrement les opportunités pour les femmes et les filles", a notamment expliqué Susan Rice, conseillère en matière de Sécurité nationale de Barack Obama, citée par Le Point. Et de préciser:"le choix du Kenya comme destination pour le Sommet mondial de l'entrepreneuriat met l'accent sur le fait que l'Afrique, et le Kenya en particulier, est devenue un centre pour l'innovation et l'entrepreneuriat". Un discours qui fait écho à celui de Barack Obama qui a affirmé ce samedi que"l'Afrique est en marche".
"Je voulais être ici parce que l'Afrique est en marche, l'Afrique est l'une des régions du monde à la plus forte croissance", a ainsi le lancé le président américain en ouverture du sommet ce samedi. "Les gens sortent de la pauvreté, les revenus sont en hausse, la classe moyenne croît et les jeunes gens comme vous exploitent les technologies pour changer la façon dont l'Afrique fait des affaires", a-t-il ajouté. "Faites savoir que l'Afrique est ouverte et prête pour les affaires", lui a alors répondu son hôte, le président Uhuru Kenyatta.
Ce dernier est la raison même pour laquelle Barack Obama, né à Hawaï d'une mère américaine et d'un père kenyan, ne s'était encore jamais rendu au Kenya depuis son élection. En effet, Uhuru Kenyatta a été inculpé pendant longtemps devant la Cour pénale internationale (CPI) pour son rôle présumé dans des violences postélectorales fin 2007-début 2008. Cependant, faute de preuves, les poursuites ont finalement été abandonnées en décembre 2014. Le vice-président William Ruto, en revanche, est toujours poursuivi pour crimes contre l'humanité. Malgré tout, Barack Obama s'entretiendra ce samedi après-midi avec les deux hommes.
Car le président américain n'est pas là que pour des raisons économiques: les enjeux de sa visite sont surtout sécuritaires. En effet, dans la lutte contre le terrorisme, les Etats-Unis sont un partenaire important du Keyna, où les Chabab, affiliés à Al-Quaida et qui recrutent beaucoup dans le pays, ont notamment mené un sanglant assaut dans une université du Nord-Est en avril 2015. Plus tôt, en 2013, ils s'en étaient pris à un centre commercial de Nairobi, faisant alors 67 morts.
En raison de cette menace terroriste, une partie de Nairobi est d'ailleurs complètement fermée depuis l'arrivée de Barack Obama vendredi. Et pour plus de sécurité, "plusieurs centaines d'agents du Secret Service, l'agence chargée de la sécurité du chef d'Etat américain, sont arrivés au Kenya ces dernières semaines. Selon les autorités kényanes, 10.000 policiers ont aussi été déployés dans la capitale, ce qui représenterait un cinquième des forces du pays", révèle le Huffington Post ce samedi.
La situation devrait encore rester telle quelle dimanche 26, où le président américain est censé rencontrer des membres de la société civile qui déplorent des restrictions croissantes des libertés, notamment celles des homosexuels et des minorités raciales et religieuses, dans leur pays. Puis, il décollera direction l'Ethiopie pour une visite de deux jours au cours de laquelle il rencontrera le premier ministre Hailemariam Desalegn et échangera avec les dirigeants de l’Union africaine.
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