Brésil : des indigènes prennent les armes face aux risques de déforestation en Amazonie
Depuis le 1er janvier 2019, Jair Bolsonaro préside à la destinée du Brésil et a fait savoir qu'il comptait revenir sur les accords passés avec les indigènes d'Amazonie. Parmi ces derniers, un groupe a décidé de prendre les armes.
L'élection de Jair Bolsonaro lors de la présidentielle de 2018 au Brésil a été un choc dans le monde entier. Mais pour eux, elle a purement et simplement été une déclaration de guerre: des membres d'une tribu amazonienne, les Ura-Eu-Wau-Wau ont décidé de sortir leurs armes et se préparent à résister par la violence à l'envahisseur.
Le programme de Jair Bolsonaro prévoyait en effet de reprendre l'exploitation massive de la zone amazonienne en faisant tomber les barrières légales permettant de protéger cet environnement menacé. Au menu du projet présidentiel: la remise en cause des droits autochtones considérés comme un obstacle au développement. La rénovation d'une route délabrée pour la transformer en autoroute flambante neuve de 890 kilomètres est notamment prévue, de même qu'une facilitation dans l'exploitation de terres rares sur ces territoires.
Impossible à accepter pour cette tribu amazonienne du Rondônia à l'ouest du Brésil, à la frontière avec la Bolivie. Dans un reportage photo publié dans les pages du quotidien britannique le Daily Mail (voir ici), ces indigènes sont décrits comme ayant sorti leurs lances et leurs flèches, prêts à s'en servir contre les employés des entreprises de déforestation qui viendraient sur leur territoire.
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Mais pour les Ura-Eu-Wau-Wau, ce combat s'apparente à un chant du cygne: ces indigènes ne sont plus qu'une centaine à vivre sur la zone après avoir été décimés dans les 1980 et 1990 par les maladies et la confrontation violente avec les exploitants forestiers. Des décisions politiques avaient ensuite permis d'éviter leur disparition. Leur survie semble de nouveau menacée par les projets économiques du nouveau président du Brésil.
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