Brexit : Theresa May craint un blocage des parlementaires

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 06 novembre 2016 - 11:34
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Theresa May arrive au 10 Downing Street.
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Pour Theresa May, un blocage parlementaire sur le Brexit "ne nous aidera pas à obtenir les meilleures conditions pour la Grande-Bretagne".
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Alors que la justice britannique a imposé un vote du Parlement sur le Brexit, la Première ministre Theresa May craint que les parlementaires opposés à la sortie de l'UE n'en profitent et les a mis en garde contre un éventuel blocage.

La Première ministre britannique Theresa May a mis en garde les parlementaires de son pays contre un blocage du Brexit, dans des déclarations publiées ce dimanche 6, après que la Haute Cour de Londres a jugé qu'ils devaient être consultés. Après cette décision rendue jeudi 3, le gouvernement conservateur a annoncé qu'il ferait appel devant la Cour suprême, et Mme May a affirmé maintenir son calendrier "inchangé".

Dans des déclarations publiées dimanche avant une visite en Inde, Mme May a mis en garde les membres du Parlement contre la tentation d'utiliser leur vote pour aller à l'encontre des résultats du référendum de juin, qui a vu la victoire du Brexit, la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. "Le résultat a été clair. Il est légitime. Les parlementaires qui regrettent les résultats du référendum doivent accepter ce que le peuple a décidé", a déclaré Mme May.

La décision de la Haute Cour a suscité la colère de partisans du Brexit, inquiets du risque de torpillage par des parlementaires pro-UE du processus de mise en œuvre de cette sortie de l'UE, que Mme May a déclaré vouloir lancer avant fin mars.

"Ce n'est pas dans l'intérêt du pays, et cela ne nous aidera pas à obtenir les meilleures conditions pour la Grande-Bretagne", a déclaré la Première ministre. "Nous devons maintenant nous concentrer sur la recherche de la meilleure issue", a-t-elle ajouté. "Cela signifie maintenir notre plan et notre agenda, développer notre stratégie de négociation et ne pas mettre toutes nos cartes sur la table", a-t-elle dit.

La décision de la Haute Cour de Londres, si elle est confirmée par la Cour suprême, risque de provoquer des débats parlementaires à rallonge, susceptibles de ralentir significativement la mise en œuvre du Brexit et de peser sur les négociations entre Londres et Bruxelles.

Le leader du parti travailliste, Jeremy Corbyn, a déclaré qu'il n'avait pas l'intention d’œuvrer à l'inversion du résultat du référendum. Mais il a indiqué, dans une interview au Sunday Mirror, qu'il voterait contre l'activation par le gouvernement de l'article 50 du Traité de Lisbonne - qui lance la procédure de sortie de l'Union européenne - à moins que Mme May n'accepte d’œuvrer au maintien de l'accès de la Grande-Bretagne au marché unique européen et de garantir les droits européens sur le travail après le Brexit.

Ces sujets "doivent être la base des négociations. Et cela n'entraînera pas nécessairement un retard" dans le processus, a dit M. Corbyn. "Nous ne mettons pas en cause le référendum", a poursuivi le chef du principal parti de l'opposition britannique. "Nous n'appelons pas à un second référendum. Nous appelons à ce que l'industrie britannique ait accès au marché européen".

La décision de la Haute Cour a suscité des spéculations selon lesquelles Mme May pourrait convoquer des élections anticipées pour renforcer le soutien dont elle dispose à la Chambre des communes avant un vote sur l'UE.

Les prochaines législatives ne sont pas prévues avant 2020. M. Corbyn a déclaré: "Si le gouvernement convoque des élections, nous y sommes prêts".

 

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