Burkina Faso : le président et le Premier ministre otages de la garde présidentielle
La situation est confuse ce jeudi matin à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso quelques heures après un coup de force mené par les hommes du régiment de sécurité présidentielle (RSP). Ces derniers ont investi, mercredi 16, armes en main, le palais du Kosyam (résidence du président de la République burkinabè) en pleine séance du conseil des ministres
Le président de la transition, Michel Kafando, Le premier ministre, Isaac Zida, ainsi que les ministres de la Fonction publique et de l’habitat ont été pris en otage. Aucune revendication n’a été formulée, à ce stade, cette apparente tentative de coup d’Etat n’a pas encore abouti à une déclaration officielle des putchistes.
Des éléments du RSP ont également coupé la diffusion d'une radio privée, Radio Omega. Les soldats ont incendié les motos des journalistes et menacé d'incendier les locaux si la radio ne cessait pas ses émissions. La télévision nationale est également aux mains des hommes de la garde présidentielle.
Des tirs de sommations ont été fait contre une foule qui s'était rassemblée pour protester contre cette tentative de putsch.
Ce coup de force militaire intervient à quelques semaines des élections présidentielle et législatives, prévues le 11 octobre. Mais aussi au lendemain de la publication d’un rapport de la Commission de la réconciliation nationale et des réformes préconisant la dissolution du RSP et sa mise à l’écart de la sécurité du président de la République, comme le souligne Jeune Afrique.
Cette prise d'otage du gouvernement burkinabè intervient à peine un an après la chute de l'ancien président Blaise Compaoré qui a quitté le pouvoir après 27 ans de "règne" le 31 octobre dernier, suite à un mouvement de protestation populaire. Lâché par l'armée ce dernier s'était enfui en Côte dIvoire.
Mercredi soir le ministère français des Affaires étrangères a déclaré par le biais d'un communiqué que La France "appelle à la libération immédiate de toutes les personnes retenues" au Burkina Faso. Et d'ajouer: "la France est préoccupée par les développements survenu au Burkina Faso et condamne fermement tout usage de la force". Ce coup de force a également été dénoncé parla CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest), l'Union Africaine et les Nations Unis.
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