Burkina Faso : Michel Kafando reprend ses fonctions de président
A peine une semaine après avoir été renversé par un coup d'Etat militaire perpétré par les hommes du Régiment de sureté présidentielle (RSP), Michel Kafando a repris ce mercredi ses fonctions de président de transition du Burkina Faso (Afrique de l'Ouest, ex Haute-Volta). "A présent libre de mes mouvements, je reprends service. La transition est ainsi de retour et je reprends à la minute même l'exercice du pouvoir d'Etat", a-t-il déclaré, ajoutant que la médiation menée par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) attendue dans la journée devait "prendre en compte la volonté du peuple burkinabè".
Michel Kafando a également appelé mercredi à "honorer les mémoires des compatriotes injustement tombés pour la défense de la patrie". Selon des sources hospitalières, au moins dix manifestants opposés au putsch ont été tués, et des dizaines d’autres, blessés en une semaine.
Pour justifier leur coup de force, les soldats de la garde présidentielle réclamaient notamment que les anciens partisans de l'ex-président Blaise Compaoré, évincé du pouvoir par un soulèvement populaire le 31 octobre 2014, puissent participer aux élections après en avoir été exclus par la transition, au motif qu'ils avaient soutenu l'ancien chef de l'Etat dans son projet de changer la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Les hommes du RSP craignaient également de voir leur régiment dissous.
Pour mettre fin au putsch, plusieurs régiments de l'armé burinabè restés loyaux au régime de transition avaient fait mouvement vers la capitale, Ouagadougou, exigeant le départ des putschistes et la libération du président de transition et de son Premier ministre Isaac Zida sous peine d'intervenir militairement.
Un accord d'apaisement a été signé dans la nuit de mardi 22 à ce mercredi entre l'armée et le RSP. En échange du retrait des loyalistes de Ouagadougou, la garde présidentielle, forte de 1.300 hommes a accepté de quitter les rues de la ville et de regagner ses casernes. Néanmoins, de nombreux points de désaccord comme l'amnistie des putschistes restent à éclaircir.
Six chefs d'Etat de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest, représentant le Nigeria, le Niger, le Togo, le Ghana, le Bénin et le Sénégal, sont attendus dans la journée à Ouagadougou pour superviser le rétablissement des autorités de transition, permettant ainsi une sortie de crise au "Pays des hommes intègres".
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