Catalogne : Puigdemont et ses ministres, poursuivis pour "rébellion", risquent 30 ans de prison
L'inquiétude et l'attente dominaient ce lundi 30 en Espagne après une fin de semaine marquée par une accélérations des choses, tant du point de vue des séparatistes que de Madrid. Les premiers ont déclaré l'indépendance de la région, les seconds ont enclenché l'article 155 de la Constitution.
Le pays ne semble donc plus trop savoir où il en est, chaque camp contestant la légalité des décisions de l'autre, et la rupture n'existant pour l'instant que sur le papier. Mais chacun craint qu'un mouvement mette le feu aux poudres, et il pourrait s'agir de la décision ce lundi du parquet fédéral de poursuivre Carles Puigdemont, président de la Catalogne destitué par Madrid, et les membres de son gouvernement pour "rébellion", "sédition" et "malversation".
Des poursuites qui ne sont pas anodines. Elles pourraient en théorie valoir aux séparatistes jusqu'à 30 ans de prison. Les magistrats espagnols ont par ailleurs choisi une appréciation très large de la "rébellion", celle-ci supposant une notion de violence envers l'Etat, alors que Carles Puigdemont a toujours milité pour des actions pacifiques. Pour le parquet, "la violence que requiert ce type de charge, n'exige pas l'utilisations d'armes, ni combat, ni violences graves contre des personnes".
Et de menacer les personnes concernées de placement en détention si celles-ci refusent de se présenter d'elles-mêmes rapidement. Il appartient désormais à la juge de garde, Carmen Lamela, de décider si la plainte du procureur général de l'Etat est recevable.
La chaîne catalane La Sexta affirment même que l'ancien président et plusieurs membres de son gouvernement auraient prévu de demander l'asile politique à la Belgique. Carles Puigdemont est en effet arrivé à Bruxelles ce lundi mais les raisons de sa venue restaient mystérieuses. Après que les première rumeurs concernant cette demande d'asile ont fuité, le Premier ministre Charles Michel avait cependant pris ses distances avec cette possibilité.
Une situation explosive donc, car en traitant Carles Puigdemont comme un "traître" alors qu'il ne représente pas la tendance la plus radicale des séparatistes, Madrid pourrait acter le début d'une révolte "active", alors que les Catalans se demandent encore comment agir.
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