Commémorations du 11 novembre à Paris : la grosse colère de la Serbie

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La rédaction de France-Soir
Publié le 14 novembre 2018 - 13:19
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Le président serbe Aleksandar Vucic à Belgrade le 3 juillet 2018
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© ANDREJ ISAKOVIC / AFP/Archives
Le président serbe Aleksandar Vucic n'a pas apprécié son placement lors des cérémonies du centenaire de la fin de la Grande Guerre.
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Le président serbe Aleksandar Vucic n'a pas apprécié son placement lors des cérémonies du centenaire de la fin de la Grande Guerre. Il a expliqué avoir eu "la gorge serrée" en voyant quelle place avait été réservée à son homologue kosovar.

La Serbie ne décolère pas depuis les commémorations de l'armistice de la Grande Guerre, le 11 novembre dernier à Paris. En cause, le placement du président de la République serbe, Aleksandar Vucic, à la tribune officielle au regard de celui de son homologue kosovar.

"Vous pouvez imaginer comment je me sentais", a déclaré Aleksandar Vucic auprès des médias serbes. "Il me semble que je regardais tout le temps le sol et l'écran, ne croyant pas ce que j'étais en train de voir devant moi et sachant le sacrifice fait par le peuple serbe dans la Première Guerre mondiale", a-t-il expliqué.

Au cours de premier conflit mondiale, la Serbie, qui se trouvait dans le camp des Alliés, a payé un très lourd tribut. Elle entre en guerre contre l'Autriche-Hongrie dès le début des hostilités et malgré des moyens militaires limités, l'armée serbe parvient à infliger plusieurs revers aux Austro-hongrois. Au cours de l'automne et de l'hiver 1915, du fait de l'entrée en guerre de la Bulgarie et de l'arrivée de troupes allemandes sur le front, la Serbie s'effondre militairement.

Elle parvient néanmoins à évacuer une part importante de ses troupes sur l'île grecque de Corfou via les ports albanais et grâce à la flotte franco-italienne. La Serbie va poursuivre la guerre jusqu'à la victoire finale des Alliés et ce malgré l'occupation complète de son territoire. Au total, sur 4,5 millions d'habitants, 1,25 million de personnes ont été tuées, dont 450.000 militaires, ce qui, proportionnellement à sa population de l'époque, en fait le pays avec les pertes les plus importantes du conflit.

Lire aussi - Macron et Merkel commémorent l'armistice, à la veille d'une grande cérémonie à Paris

Au cours de la Première Guerre mondiale une solide amitié s'est construite entre la France et la Serbie née dans la fraternité d'armes des combattants des deux pays qui se sont battus côté-à-côte dans les Balkans. Une statue inaugurée à Belgrade en 1930 figure l'amitié entre les deux peuples. Elle représente une Marianne ornée d'une inscription en cyrillique: "Aimons la France comme elle nous a aimés".  

Au cours des cérémonies de dimanche, il apparaît que le président du Kosovo Hashim Thaçi se trouvait derrière les invités d'honneur: Vladimir Poutine, Donald Trump et Angela Merkel ainsi que leur hôte, Emmanuel Macron. Aleksandar Vucic avait, lui, été installé en face, dans une autre tribune, derrière le prince et la princesse de Monaco. Une insulte pour la Serbie qui entretient des relations catastrophiques avec son ancienne province du Kosovo, vingt ans après une guerre d'indépendance sanglante qui a fait plus de 13.000 mots.

Du côté de la diplomatie française, on assure pourtant n'avoir en aucun cas voulu insulter la Serbie. Le président Vucic a été traité "avec tous les égards dus à son rang, compte tenu de ce que la Serbie représente pour nous, de notre amitié historique et de son engagement dans la Première guerre mondiale".

Quelques heures après les cérémonies à Paris, le monument symbolisant l'amitié entre la France et la Serbie a été vandalisé à Belgrade. L'inscription "A la France" a été souillée de peinture noire.

Voir:

Hashim Thaçi: le tracé des frontières "au menu des discussions" Kosovo-Serbie

Pas d'adhésion "automatique" de la Serbie à l'UE en 2025, avertit Macron

L'ultranationaliste Seselj empêché de manifester dans un village de Serbie

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