Conférence de Paris : la relance du processus de paix israélo-palestinien paraît difficile
Pour tenter d'apaiser les relations et d'engager un processus vers la paix entre l'Israël et la Palestine, une réunion a été organisée à Paris vendredi 3. Aucun des deux belligérants n'étaient conviés, il s'agissait en fait de réaffirmer l'engagement de la communauté internationale en faveur de la solution à deux États.
Aucun engagement n'a été pris par les 28 participants à ce conclave, mis sur pied patiemment par la diplomatie française pour relancer un processus au point mort depuis des années. Au grand dam de plusieurs pays, le communiqué final ne fait que "s'alarmer" de la "poursuite de la colonisation" israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, "acte unilatéral" qui met pourtant en cause la viabilité de cette solution à deux États, recherchée par la communauté internationale.
Toutefois, le communiqué ne fixe aucun calendrier alors même que, du propre aveu de Jean-Marc Ayrault, "il faut agir d’urgence pour préserver la solution des deux Etats et la ranimer avant qu’il soit trop tard". Il a proposé de "lancer un travail sur les incitations en matière économique, en matière de coopération et de sécurité régionale", et "de renforcement des capacités du futur État palestinien".
Du côté palestinien, malgré l'absence de véritable décision, on se félicite de la tenue d'un cette réunion qui permet de recentrer l'attention des grandes puissances mondiales et régionales sur le sujet de la Palestine. "La réunion de Paris est une étape très importante et le message qu'elle envoie est clair: si l'on permet à Israël de poursuivre ses politiques de colonisation et d'apartheid en Palestine occupée, l'avenir sera à plus d'extrémisme et de sang versé, plutôt qu'à la coexistence et à la paix" a indiqué Saëb Erakat, numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
La diplomatie de l'Etat hébreu a réagi par la voix du ministre des Affaires étrangères israélien, Emmanuel Nahshon: "la réunion de Paris restera dans l'histoire comme n'ayant d'autre effet que de durcir les positions palestiniennes et d'éloigner les perspectives de paix". Et d'ajouter: "plutôt que de conjurer (le président palestinien) Mahmoud Abbas d'accepter les appels répétés du Premier ministre (israélien Benjamin Netanyahu) à engager immédiatement des négociations directes sans conditions préalables, la communauté internationale cède aux exigences d'Abbas et l'autorise à continuer de fuir les négociations directes".
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