Daech progresse en Libye à la conquête de nouvelles ressources pétrolières

Les troupes de l'Etat islamique progressent en Libye, a annoncé Jean-Yves Le Drian ce lundi matin sur RTL. Le ministre de la Défense a estimé qu'une "solution politique" entre les différents clans était la seule façon de stopper l'occupation du groupe terroriste qui profite de l'instabilité du gouvernement, installé depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

L'Etat islamique progresse "vers l'intérieur" de la Libye à la conquête des ressources pétrolières du pays, a expliqué Jean-Yves Le Drian ce lundi 14 matin au micro de RTL, crédibilisant un peu plus la crainte des occidentaux: la Libye de demain est-elle la Syrie d'aujourd'hui?

Croulant sous les bombardements de la coalition internationale menée par les Etats-Unis et activement soutenue par la France et la Russie, le groupe terroriste a décidé de partir vers un nouvel eldorado, la Libye. Alors que les djihadistes occupent un territoire de 250.000 kilomètres carrés (l'équivalent de la Grande-Bretagne) à cheval sur la frontière irako-syrienne, plusieurs milliers d'entre eux ont rejoint la Libye, profitant du chaos qui s'est installé dans le pays depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

"Ils sont à Syrte, ils étendent leur territoire sur 250 kilomètres linéaires de côte, mais ils commencent à pénétrer vers l'intérieur et à avoir (une) tentation d'accès à des puits de pétrole et des réserves de pétrole", a expliqué le ministre français de la Défense. L'organisation qui appelle aujourd'hui ses partisans occidentaux à se rendre en Libye, tente de "mettre la main sur les ressources pétrolières", selon une source diplomatique française, en rejoignant Ajdabiya, une ville située au nord-est du pays, dans une zone où sont concentrés plusieurs gisements et terminaux pétroliers.

Déchirée entre deux gouvernements auto-proclamés, la vie en Libye est rythmée par une incessante guerre des clans à l'issue de laquelle s'est installée une crise civile dont l'Etat islamique sort gagnant.

"Il faut absolument que cessent les conflits intra-libyens sinon le vainqueur militaire ce sera Daech", a averti Jean-Yves Le Drian. "Heureusement, cette prise de conscience commence à se faire à la fois du côté de Tripoli et du côté de Tobrouk et on peut penser que les discussions qui sont en cours à la fois sous l'autorité de Martin Kobler, l'envoyé spécial des Nations unies, et dans les réunions de Rome, y compris ce week-end, vont aboutir à une solution politique".

Le ministre de la Défense et vainqueur des régionales en Bretagne (51,4%), a exclu l'éventualité d'une intervention militaire française en Libye, estimant que le pays possède les ressources nécessaires pour vaincre l'occupation de l'Etat islamique. En somme, il n'y a aucune solution, sinon une "politique" entre "les différents clans, les différentes fractions qui aujourd'hui s'opposent en Libye".

"Ils ont eux-mêmes les moyens militaires entre eux pour enrayer la progression de Daech donc il faut qu'ils s'unissent politiquement", a conclu Jean-Yves Le Drian.