Danemark : commémoration des attentats de Copenhague, il y a un an

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 14 février 2016 - 15:19
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©Hannibal Hanschke/Reuters
Les impacts de balles de la fusillade du 14 février 2015.
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Le Danemark a commémoré dimanche les attentats de Copenhague du 14 février 2015, lors desquels un jeune Danois avait tué un cinéaste et un fidèle juive avant d'être abbatu.

Sous haute surveillance, le Danemark a commémoré dimanche 14 les attentats de Copenhague perpétrés un an plus tôt par un jeune Danois radicalisé, qui avait tué un cinéaste et un fidèle juif avant d'être abattu par la police.

Le Premier ministre, Lars Løkke Rasmussen a déposé dans la matinée des gerbes devant le centre culturel et la synagogue visés par les attaques. "Les Danois ont montré qu'ils tiennent à vivre une vie paisible. Et c'est peut-être le message le plus important que nous pouvons envoyer aujourd'hui. Nous n'allons ni céder, ni renoncer", a-t-il dit à la presse réunie devant le centre culturel. "Nous sommes dans une situation où il y a toujours une sérieuse menace contre le Danemark. Ca n'a pas changé. Mais nous avons aussi agi. (...) Nous avons équipé nos services de renseignement et notre police".

Le chef de gouvernement devait ensuite participer à un événement organisé par l'association Finn Nørgaard, du nom du cinéaste tué, qui soutient principalement les jeunes issus de l'immigration. "Avec l'association, nous voulons nous assurer que cette chose insensée qui nous a privé de Finn ne se reproduise plus", a expliqué à l'AFP le fondateur de l'organisation, Jesper Lynghus. "Copenhague est aujourd'hui une ville différente qu'il y a un an", affirme-t-il.

Dans la soirée, une veillée étaient organisée entre les deux lieux, reliés par une chaîne de 1.800 bougies, le tout sous une importante surveillance policière.

Le 14 février 2015, Omar El-Hussein, un Danois d'origine palestinienne de 22 ans, ouvre le feu à l'arme automatique sur un centre culturel où des personnalités participent à une conférence sur le thème Art, blasphème et liberté. Parmi ces personnalités, l'ambassadeur de France François Zimeray et le dessinateur suédois Lars Vilks, cible des islamistes depuis ses caricatures du prophète Mahomet publiées en 2007 par le quotidien conservateur danois Jyllands-Posten.

Le cinéaste danois Finn Nørgaard, 55 ans, est tué, trois policiers sont blessés. L'assaillant parvient à s'enfuir et, le soir même, il abat un fidèle juif de 37 ans, Dan Uzan, devant une synagogue, touchant également deux policiers. Il est abattu quelques heures plus tard dans un échange de tirs avec la police dans le quartier populaire de Nørrebro. Le jeune homme sortait de prison, où il avait purgé une peine pour agression au couteau.

"Nous devons être dans une forteresse", a déploré Lars Vilks auprès de l'AFP, alors qu'il participait samedi à un débat qui se tenait au Parlement, en raison des mesures de sécurité accrues.

Depuis un an, l'enquête progresse à l'abri des regards du public. On sait que, sur Facebook, Omar El-Hussein avait prêté allégeance à l'organisation État islamique. Dans un cybercafé, peu avant sa mort, il avait écrit à ses "frères", se vantant d'avoir gagné sa place au "paradis" et leur transférant ses économies.

Il y a quelques jours, une radio a affirmé qu'il portait sur lui un Coran de poche en arabe quand il a été tué. La police n'a toutefois toujours pas commenté publiquement les motivations de ses actes même si elles n'ont jamais fait de doutes. "Cela peut s'expliquer par le fait qu'on n'ait pas souhaité donner du crédit à l'amalgame fait entre islam et terrorisme", a justifié un ancien haut responsable des services de sécurité, Hans Jørgen Bonnichsen, cité par l'agence Ritzau.

Au cours de l'année écoulée, le ton du débat sur l'intégration des musulmans au Danemark s'est sensiblement durci, se retrouvant mêlé à celui sur la politique migratoire du pays. Le Danemark a enregistré 21.000 demandes d'asile en 2015, devenant -proportionnellement à sa population- l'un des pays européens à accueillir le plus de réfugiés, avec l'Allemagne, la Suède, l'Autriche et la Finlande.

Ancien champion des droits des réfugiés, le petit royaume a progressivement changé son fusil d'épaule sous l'influence du Parti populaire danois (DF, anti-immigration), soutien au Parlement des gouvernements de droite. Le ministre des Affaires étrangères, Kristian Jensen, affirmait récemment que "l'immigration est un plus grand problème que le terrorisme". Et en matière d'austérité migratoire, le gouvernement ne recule pas: allongement des délais pour le regroupement familial, confiscation des biens des migrants pour qu'ils participent au financement de leur accueil.

Toutes ces mesures attirent les critiques de la communauté internationale mais laissent les Danois relativement insensibles. D'après les sondages, la majorité d'entre eux estiment que l'immigration est la préoccupation numéro un et la communauté musulmane en est la première victime.

 

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