Décès de l'ancien chancelier allemand Helmut Schmidt

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 10 novembre 2015 - 17:41
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Helmut Schmidt (à droite) sur e perron de l'Elysée avec Valéry Giscard d'Estaing en 1974.
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Helmut Schmidt (à droite) sur le perron de l'Elysée avec Valéry Giscard d'Estaing en 1974.
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L'ancien chancelier allemand Helmut Schmidt, dont l'état de santé s'était nettement dégradé ce week-end, est mort ce mardi à 96 ans, a annoncé son médecin. Pilier de la social-démocratie allemande, il avait été l'un des grands artisans de l'amitié franco-allemande et de la construction européenne.

L'ancien chancelier allemand Helmut Schmidt est décédé à l'âge de 96 ans. L'ex-dirigeant social-démocrate de la République fédérale d'Allemagne, qui avait été chancelier de 1974 à 1982, s'est éteint chez lui, ce mardi, à Hambourg 9 (nord du pays).

Celui que ces compatriotes connaissaient sous le surnom de "Macher" ("celui qui fait" en allemand) est né à Hambourg, au lendemain de la fin de la Première guerre mondiale le 23 décembre 1918 à Hambourg, une ville à laquelle il est resté fidèlement attaché. Lors de la Seconde guerre mondiale, il est incorporé à la Wehrmacht dans un bataillon d'artillerie. Il s'est battu notamment sur le front de l'Est avant d'être fait prisonnier par les Britanniques en 1945 dans le nord de l'Allemagne. Interné, il a gardé de sa captivité un anglais parfait.

Après la guerre, il a étudié l'économie et les sciences politiques à l'Université de Hambourg. Il a intégré rapidement le parti social-démocrate allemand SPD et est entré sous cette étiquette au Bundestag (parlement de la RFA) en 1949 comme député de Hambourg, pour y rester, presque sans interruption, jusqu'à sa retraite politique, en 1987.

Chancelier de la RFA en 1974 après la démission de l'autre grande figure de la social-démocratie allemande, Willy Brandt, Helmut Schmidt avait été reconduit en 1976 et 1980.

Inflexible face à la violence du groupe d'extrême-gauche Fraction Armée rouge (RAF) et de la "Bande à Baader", homme des réformes sociales et de la détente avec l'Est, le "Chancelier de fer" avait été le premier à dénoncer le déploiement des fusées soviétiques, en 1977, et à prôner celui des euromissiles de l'Otan, ce qui a provoqué des dissensions dans son parti et lui a coûté son poste.

Helmut Schmidt était également un pilier de l’amitié franco-allemande, qu’il incarnait avec l'ancien président français Valéry Giscard d’Estaing. Les deux hommes ont relancé l’intégration européenne et initié le Système monétaire européen (SME) puis lancé l’ECU (European Currency Unit), l’ancêtre de l’euro. L'Union monétaire étant pour lui "la meilleure manière de préparer la Communauté européenne à affronter les défis du XXIe siècle". Européen convaincu, il avait vivement critiqué la manière dont son successeur Helmut Kohl avait conduit l'unification de l'Allemagne.

Pendant sa retraite, Helmut Schmidt s’est consacré au débat d’idées et à son rôle de co-éditeur de l’hebdomadaire Die Zeit, dans lequel il écrivait régulièrement.

François Hollande a rendu hommage à "un grand Européen qui vient de s'éteindre". "Quand il était chancelier (...) il avait préparé les choix qui avaient été faits ensuite par François Mitterrand et Helmut Kohl", a ajouté le président de la République en saluant un "grand homme d'Etat" ayant aussi plaidé pour donner une "dimension sociale à l'économie de marché".  Tout comme Jean-Marc Ayrault qui a salué avec émotion le souvenir d'Helmut Schmidt, "grand figure allemande et européenne".

 

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