Diplomatie : l'Afrique du Sud veut claquer la porte de la Cour pénale internationale

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 22 octobre 2016 - 16:19
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Le bâtiment de la Cour pénale internationale
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©Global panorama/Flickr
La Cour pénale internationale a été créée par le traité de Rome en 1998.
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L'Afrique du Sud a démarré le processus législatif pour sortir de la Cour pénale internationale, chargée de juger les génocides, les crimes de guerre et les crime contre l'humanité. Pretoria refuse en effet une institution qu'elle juge partiale, se concentrant sur certaine régions du monde, en étant beaucoup moins regardante sur d'autres.

Si la décision se confirme, il s’agirait d’une première qui pose beaucoup d’interrogations: le vendredi 21 , l’Afrique du Sud a officiellement enclenché la procédure pour se retirer de la Cour pénale internationale (CPI). Mise en place par le traité de Rome adopté en 1998, la CPI est chargée de juger les personnes accusées de génocide, de crime contre l’humanité et de crime de guerre.

Si d’autres pays laissent aussi entendre qu’ils pourraient sortir, leurs dirigeants sont le plus souvent eux-mêmes concernés par une possibilité de procédure, comme c’est actuellement le cas pour le président du Burundi Pierre Nkurunziza, qui a annoncé que son pays envisage de faire de même. Mais l’Afrique du Sud, elle, poursuit une autre motivation beaucoup plus embarrassante pour la diplomatie internationale: le pays veut protester contre une tendance de la CPI de "viser des dirigeants en Afrique, et exclure les autres qui sont connus pour avoir commis ces atrocités ailleurs" selon les propos de Michael Masutha, le ministre de la Justice sud-africain. En cause: sur les neufs pays qui ont déjà été concernés par des enquêtes de la CPI, huit sont en Afrique.

L’Afrique du Sud compte surtout marquer ainsi un rapprochement avec la Russie, qui a signé le traité de Rome mais sans le ratifier, ou la Chine qui, elle, n’a pas signé. Elle pourrait ainsi se positionner comme un pays relativement "accomodant" à l’égard des autres nations du continent, ce qui pourrait lui permettre d’accroitre son potentiel diplomatique en Afrique. Pretoria a d’ailleurs toujours été le défenseur de la souveraineté des Etats africains, s’étant notamment engagé contre les interventions françaises en Côte d’Ivoire en 2010 ou en Libye en 2011, rejetant l’argument des droits de l’homme sur ces opérations et critiquant une "ingérence".

La décision est cependant très loin de faire l’unanimité au sein même de l’Afrique du Sud, et l’opposition politique se mobilise contre une décision jugée "anticonstitutionnelle et irrationnelle".

 

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