Directive droit d'auteur votée : Google et Facebook devront payer ?

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DD.
Publié le 12 septembre 2018 - 15:53
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Composition de photos avec les logos de Google, Facebook et Twitter
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© Lionel BONAVENTURE, Nicolas ASFOURI / AFP
Les parlementaires ont voté l'ouverture des négociations avec les géants américains du numérique.
© Lionel BONAVENTURE, Nicolas ASFOURI / AFP
Le Parlement européen vient de voter la "directive sur le droit d'auteur" permettant l'ouverture de négociations entre les autorités européennes et les géants américains du numérique. Les médias souhaitent que les agrégateurs de contenus versent des droits aux producteurs des contenus qu'ils utilisent pour l'instant gratuitement.

C'est une bataille considérable que le monde de la presse a remporté face aux géants américains de l'économie numériques au Parlement européen. L'assemblée européenne a validé l'ouverture de négociations sur la "directive droit d'auteurs" au centre d'une bataille entre lobbys. La presse, via les autorités européennes, négociera avec des mastodontes comme Google, Facebook voire Twitter le versement de droits d'auteurs pour les contenus que ces sites diffusent, ce qui leur assure leur audience, mais qu'ils ne rémunèrent pas, tout en les monétisant via de la publicité ou de la collecte de données.

Petit rappel: quand un journaliste produit un contenu pour un site internet, il est rémunéré par le média qui l'emploie. Mais le contenu une fois publié est inclus dans Google via son moteur de recherche, ou est publié sur Facebook ou Twitter par un utilisateur qui n'est pas forcément le journaliste. Or, ces sites ont de fait accès à un contenu ayant une valeur commerciale mais qu'ils n'ont jamais payé. Ils peuvent même, comme le fait Google avec son Google News, proposer des outils offrant une sélection classée de contenus journalistiques qu'ils n'ont pas produit eux-mêmes. Ce qui provoque l'ire des médias qui estiment que ce comportement serait le même qu'une radio diffusant de la musique sans jamais verser de droits d'auteurs aux artistes qu'elle diffuserait.

De plus les principaux acteurs américains engrangent des sommes colossales sur la publicité en ligne qu'ils vendent en se basant sur les contenus qu'ils n'ont pas produit. Selon un rapport de l'analyste GroupeM, en 2017 Facebook et Google ont raflé à eux deux 84% du marché de la publicité en ligne. Pire encore, les deux entreprises captent l'intégralité de la croissance de ce marché et récupèrent en plus les parts de leurs concurrents de plus en plus rares. En 2017, la croissance des deux géants réunis représentait… 186% de l'ensemble de la croissance globale du secteur.

Voir aussi - Protection des données: les internautes fuient Facebook

Après un premier rejet en juillet, c'est donc un nouveau texte amendé qui vient d'emporter l'adhésion du Parlement européen. Mais le chemin sera encore long. Ce que les médias viennent d'obtenir n'est que l'ouverture d'une négociation entre les représentants des géants du numérique, la Commission européenne et le Conseil de l'UE. Difficile pour l'instant de voir à quoi pourra ressembler l'accord qui en ressortira. D'autant que les détracteurs du texte voté s'inquiétaient d'un effet secondaire néfaste de ce qui pourrait ressembler à une victoire pour la presse: la dépendance croissante des médias, parfois en difficulté financière, envers les géants du numérique qui pourraient leur apporter à la fois la visibilité, la publicité via leur régie, et les droits d'auteurs qui pourraient déboucher du vote de ce mercredi 12.

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