Syrie : Donald Trump annonce sur Twitter qu'il va frapper et met en garde la Russie
Le vecteur utilisé pour une annonce diplomatique de cette envergure pourrait surprendre mais avec Donald Trump, rien n'est impossible. Dans un tweet matinal ce mercredi 11, le président américain s'en est pris à la Russie, soutien indéfectible du régime de Bachar al-Assad, accusé d'être responsable d'une attaque chimique présumée à Douma, dans la Ghouta orientale.
"La Russie jure d'abattre n'importe quel missile tiré sur la Syrie. Que la Russie se tienne prête, car ils arrivent, beaux, nouveaux et intelligents! Vous ne devriez pas vous associer à un animal qui tue avec du gaz, qui tue son peuple et aime cela", a menacé un Donald Trump visiblement très remonté.
Russia vows to shoot down any and all missiles fired at Syria. Get ready Russia, because they will be coming, nice and new and “smart!” You shouldn’t be partners with a Gas Killing Animal who kills his people and enjoys it!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 11 avril 2018
Les missiles américains doivent viser "les terroristes" et non "le gouvernement légitime" syrien, a aussitôt répliqué la Russie, qui peu auparavant avait déjà mis en garde contre tout acte en Syrie pouvant "déstabiliser la situation déjà fragile dans la région".
Dans la foulée, Donald Trump a déclaré, toujours sur Twitter, que la relation des États-Unis avec la Russie est "pire maintenant qu'elle ne l'a jamais été, et cela inclut la Guerre froide. Il n'y a pas de raison à cela. La Russie a besoin de nous pour aider son économie, ce qui serait très facile à faire, et nous avons besoin que toutes les nations travaillent ensemble. Arrêtez la course aux armements?".
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"En cas de frappe américaine (...), les missiles seront abattus et même les sources d'où proviennent ces missiles seront prises pour cibles", avait déjà déclaré mardi soir l'ambassadeur de Russie au Liban, Alexander Zassipkine. Donald Trump a donc choisi de relever le gant.
Le Kremlin a annoncé dans la foulée que les frappes américaines visaient à détruire les preuves de l'utilisation d'armes chimiques par les rebelles syriens à Douma contre la population civile pour faire incriminer son allié syrien. Pour mémoire, les mêmes autorités russes avaient annoncé lundi n'avoir trouvé "aucune trace de l'utilisation d'armes chimiques" sur les zones bombardées après enquête...
Moscou a d'ailleurs opposé mardi 10 son veto au Conseil de sécurité à un projet de résolution américain visant à créer un mécanisme d'enquête indépendant sur le recours aux armes chimiques en Syrie.
La France semble d'ailleurs prête à participer à cette riposte contre Bachar al-Assad aux cotés de son allié américain. "La France mettra tout en oeuvre contre l'impunité chimique", a assuré l'ambassadeur français aux Nations unies François Delattre mardi soir. Elle annoncera "dans les prochains jours" la "décision" sur sa riposte, en coordination avec les alliés américains et britanniques, a précisé à Paris le président Emmanuel Macron.
Lundi 9, le destroyer lance-missiles USS Donald Cook a quitté le port chypriote de Larnaca, où il faisait escale, et se trouve dans une zone d'où il peut facilement frapper le territoire syrien avec ses missiles de croisière Tomahawk.
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