Egypte : la justice annule la condamnation à mort de Mohamed Morsi

La Cour de cassation égyptienne a annulé ce mardi la condamnation à la peine de mort de l'ancien président islamiste Mohamed Morsi. Un nouveau procès aura lieu devant une cour criminelle. L'homme avait été condamné à la peine capitale en mai 2015 dans un procès pour des évasions de prison et des attaques contre la police au cours de la révolte qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir en 2011.

Soulagement pour Mohamed Morsi. Ce mardi 15, la Cour de cassation égyptienne a annulé la condamnation à la peine de mort de l'ancien président islamiste, ordonnant un nouveau procès devant une cour criminelle. Par la même occasion, elle a également annulé les condamnations de cinq de ses coaccusés, dont Mohamed Badie, l'ancien guide suprême de la confrérie Frères musulmans, déclarée groupe terroriste par le pouvoir en vigueur.

Actuellement détenu à la prison de Borg-el-Arab, près d’Alexandrie, Mohamed Morsi avait été condamné à la peine capitale en mai 2015 dans un procès pour des évasions de prison et des attaques contre la police au cours de la révolte qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir en 2011. Il avait fait appel en août dernier.

Au total, l'homme a été condamné quatre fois depuis qu'il a été destitué par l'armée en juillet 2013. Il a d'abord été condamné à la prison à vie pour espionnage au profit du Hamas palestinien, du Hezbollah libanais et de l'Iran. Puis, il a été condamné à vingt ans de réclusion pour des violences contre des manifestants quand il était président. Enfin, dans une décision en juin 2016, il a de nouveau été condamné à la prison à vie avec dix coaccusés pour le vol de "documents relevant de la sécurité nationale" et leur livraison présumée au Qatar.

Depuis qu'il a destitué Mohamed Morsi, l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi a orchestré une répression sanglante contre l'opposition islamiste. Des milliers de personnes ont été tuées et des dizaines de milliers arrêtées, dont plusieurs centaines condamnées à mort dans des procès de masse expéditifs "sans précédent dans l’histoire récente du monde", selon les termes de l’Organisation des Nations unies.