Egypte : Mohamed Morsi définitivement condamné à 20 ans de prison pour la mort de manifestants

Le premier président démocratiquement élu en Egypte devrait passer au moins vingt ans derrière les barreaux pour sa répression de plusieurs manifestations. Il reste, dans d'autres affaires, sous le coup d'une condamnation à mort et de deux condamnations à perpétuité.

Vingt ans de prison. La Cour de cassation égyptienne a confirmé vendredi 22 la peine de 20 ans de réclusion prononcée à l’encontre de l’ancien président égyption Mohamed Morsi. Il s’agit de la première condamnation définitive pour l’ancien chef de l’Etat, celle-ci concernant des "meurtres" de manifestants qui protestaient à la fin de l’année 2012 contre les pouvoirs pratiquement illimités que Mohamed Morsi s’était alors octroyés pour faire face à la contestation.

Mohamed Morsi a été le premier président égyptien démocratiquement élu de l’histoire de son pays après les grandes manifestations de 2011 qui, dans le mouvement général que furent les "Printemps arabes", ont chassé Hosni Moubarak resté au pouvoir pendant trente ans.

Issu des rangs islamistes, Mohamed Morsi sera renversé à son tour après seulement un an à la tête du pays, via un coup d’Etat militaire qui mettra à sa place Abdel Fattah al-Sissi (après un interim d’Adli Mansour).

Cette annonce est surtout symbolique: elle est en effet la première confirmation définitive frappant l'ex-président, mais Mohamed Morsi est sous le coup d’autres procédures à son encontre pour lesquelles il a été beaucoup plus lourdement sanctionné en première instance. Il a en effet été condamné à mort en juin 2015 pour des évasions de prison et des violences lors de la révolution de 2011. Il a également été condamné deux fois à la prison à perpétuité, une fois en 2015 pour espionage au profit du Hamas, du Hezbollah et de l’Iran, et une fois en 2016 pour espionnage au profit du Qatar. Peu après cette dernière condamnation, l’ensemble des biens de l’homme de l’Egypte post-révolutionnaire ont été saisis par les nouvelles autorités.