Etat islamique : les djihadistes entrent de nouveau dans Kobané

La ville de Kobané, dans le nord de la Syrie, subirait une violente offensive de l'Etat islamique depuis ce jeudi matin. Les djihadistes en avaient été chassés par les forces kurdes, appuyées par les bombardements de la coalition internationale en janvier dernier.

Cinq mois après avoir été chassés de Kobané en Syrie par les forces kurdes syriennes, les djihadistes de l'Etat islamique (EI) ont de nouveau pris pied dans la ville martyre. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les islamistes tentent depuis ce jeudi matin un assaut pour reprendre la ville.

Selon l'ONG syrienne basée à Londres, au moins cinq personnes ont été tuées dans un attentat suicide mené par l'EI et des affrontements opposent des djihadistes aux forces kurdes dans le centre de cette ville frontalière de la Turquie, dévastée par les intenses combats de la fin 2014.

Selon RFI, "il est encore trop tôt pour savoir d’où ont été menées ces attaques, mais au moins un groupe de djihadistes, camouflés par des uniformes d’une brigade de l’Armée syrienne libre (ASL) combattants aux côtés des forces kurdes depuis l’automne, est entrée par le poste frontière turc de Mürsitpinar, affirment les sources locales. Selon les témoignages recueillis sur place, quatre véhicules piégés ont explosé dans une partie de la ville habitée par des civils, faisant de nombreuses victimes".

En guise de riposte, l’aviation de la coalition internationale a bombardé à plusieurs reprises ce jeudi matin les abords immédiats de Kobané.

Cette fulgurante percée de Daesh (acronyme arabe de l'Etat islamique) dans ces secteurs kurdes du nord de la Syrie intervient après une série de revers des djihadistes face aux forces kurdes dans la province de Raqqa ("capitale" du califat islamique), notamment la perte de la ville de Tall Abyad, qui permettait au groupe extrémiste sunnite d'acheminer des armes et combattants depuis la Turquie.

En janvier dernier, les YPG (forces de défense kurde syriennes) soutenus par leurs frères d'armes kurdes irakiens (les peshmergas) et les bombardements de la coalition internationale contre l'EI avaient réussi, au prix de rudes combats urbains et de lourdes pertes, à chasser les djihadistes de la ville.

La résistance héroïque et acharnée des YPG, inférieurs en nombres et en matériels, avait mobilisé l'opinion internationale et transformé le siège de la ville en symbole de la lutte contre l'Etat islamique.

L'Etat islamique a également repris l'offensive à Hassaké, une ville du nord-est de la Syrie où des djihadistes se sont emparés de deux quartiers auparavant sous contrôle des forces loyales à Bachar al-Assad. Au moins 20 djihadistes et au moins 30 soldats du régime de Damas ont été tués lors de violents affrontements.