Etats-Unis : le dernier discours sur l'état de l'Union optimiste de Barack Obama

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PP
Publié le 13 janvier 2016 - 10:16
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Barack Obama.
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©Saul Loeb/AFP
"Les Etats-Unis sont et resteront la première puissance mondiale", a déclaré Barack Obama.
©Saul Loeb/AFP
Pour son dernier discours de sur l'état de l'Union mardi soir, grand rendez-vous annuel américain où le président présente son programme pour l'année à venir, Barack Obama s'est montré volontaire, optimiste même. Dressant un bilan positif de son action, il a surtout tenu à porter un message d'espoir et, à dix mois de la présidentielle, a lâché ses coups contre les Républicains.

"A chaque fois, certains nous disaient d’avoir peur de l’avenir. (...) A chaque fois, nous avons vaincu ces peurs". Lors de son discours sur l'état de l'Union, son dernier, mardi 12, Barack Obama s'est montré résolument optimiste. Grâce à ce rendez-vous annuel traditionnel aux Etats-Unis, retransmis en direct et en prime time dans tous le pays et lors duquel le président s'exprime devant les deux chambres parlementaires réunies au Capitole de Washington, il a semblé vouloir insuffler de l'espoir à ses concitoyens.

Et pour cela, Barack Obama a tenu tout d'abord à faire son propre bilan, lui qui ne pourra se représenter après deux mandats à la Maison blanche. Economie, terrorisme, leadership américain, social: point par point -ou presque, puisqu'il a à peine évoqué le débat sur les armes, selon la presse américaine-, le président a démonté les arguments de ses détracteurs. "L’économie américaine est la plus dynamique du monde, et ceux qui disent le contraire colportent des mensonges", a-t-il ainsi dénoncé, chiffrant à 14 millions le nombre d'emplois créés, et soulignant un prix de l'essence au plus bas, par exemple. Mais aussi, bien sûr, la "sécurité sociale" à l'américaine pour laquelle il s'est tant battu ou encore les "20 millions d’Américains (qui) ont acquis une couverture sociale" grâce à son action. Bref, "les Etats-Unis sont et resteront la première puissance mondiale".

La lutte contre le terrorisme, dans un pays marqué par le traumatisme du 11 septembre 2001, a figuré en bonne place dans son discours. Mais là encore, de l'espoir: il n'y a pas de "Troisième guerre mondiale" contre Daech, comme le clament ses opposants. "Des masses de combattants à l’arrière de pick-up et des esprits torturés complotant dans des appartements ou des garages posent un énorme danger pour les civils et doivent être arrêtés. Mais ils ne représentent pas une menace existentielle pour notre Nation", a-t-il dit. Et d'ajouter, martial: "Si vous doutez de l'engagement de l'Amérique –ou du mien– pour que justice soit faite, demandez à Oussama Ben Laden!".

Ferme, fort, à l'aise, Barack Obama a aussi profité de ce discours pour entrer de plain-pied dans la bataille de l'élection présidentielle de novembre. "Il ne faut pas imaginer que les problèmes seront réglés en déversant des tapis de bombes", a-t-il dit, dénonçant les propos "cyniques" et "destructeurs" du candidat à l'investiture républicaine Donal Trump, qui est en tête des sondages.

"Quand des hommes politiques insultent des musulmans, que des mosquées sont vandalisées, cela ne nous rend pas plus en sécurité, c’est juste une faute. Cela nous diminue aux yeux du monde et nous empêche d’atteindre nos objectifs. C’est une trahison envers ce que nous sommes, une trahison envers notre pays", a-t-il encore sévèrement jugé, dans une allusion très claire au milliardaire, qui a demandé en décembre dernier "l'arrêt total et complet de l'entrée des musulmans aux Etats-Unis". Le propre camp de Trump a profité de l'occasion, via la réponse d'usage au discours du président, pour s'en prendre au personnage polémique, sans le nommer. "Dans cette période anxieuse, il peut être tentant de suivre les chants des sirènes des voix les plus en colère. Nous devons résister à cette tentation", a ainsi notamment alerté la gouverneure républicaine de Caroline du Sud Nikki Haley, parlant au nom de son parti.

Mais comme gouverner un pays est un chantier perpétuel, Barack Obama a enfin laissé une note pour son successeur, qu'il espère démocrate. Au premier rang des sujets, fermer la prison de Guantanamo, une de ses promesses non tenues et qui "coûte cher, est inutile, et n'est qu'un tract de recrutement pour nos ennemis", a-t-il regretté. Mais aussi continuer le rapprochement avec Cuba: "cinquante ans passés à isoler Cuba n'ont pas réussi à promouvoir la démocratie et nous ont fait reculer en Amérique latine. Vous voulez renforcer notre leadership et notre crédibilité sur le continent? Admettez que la Guerre froide est finie. Levez l'embargo!". Là encore de l'espoir, de la confiance en l'avenir et en la force de l'Amérique, autant de thèmes qui l'avaient fait gagner en 2008 et 2012.

 

 

 

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