Gabon : Ali Bongo investi, l'opposition se cherche une stratégie
Précipité. C’est le mot qui vient à l’esprit des observateurs, sans même parler de l’opposition, en réponse à l’investiture d’Ali Bongo Ondimba ce mardi 27. Une célébration qui intervient trois jours seulement après la décision de la Cour constitutionnelle de valider le résultat des élections du 27 août 2016, et surtout trois semaines avant la fin théorique du premier mandat, qui devait s’achever le 16 octobre.
Si six cents invités étaient attendus pour l’occasion, seuls deux chefs d’Etat africains seront en principe présents, celui de Sao Tomé et Principe, Manuel Pinto da Costa, et Ibrahim Boubacar Keïta, le président du Mali. Les autres se feront représenter soit par leur chef de gouvernement, soit par un ministre. Aucun ministre français ne devrait être présent à cette célébration. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault avait d'ailleurs déclaré que la décision de la Cour constitutionnelle n’avait pas levé "tous les doutes" sur le scrutin.
Pourtant, si Ali Bongo Ondimba veut précipiter les événements par crainte de nouvelles émeutes et d’une action de l’opposition, l’annonce de la confirmation du scrutin n’a pas jeté les Gabonais dans la rue. Il est vrai que la capitale Libreville était largement quadrillée par les forces de l’ordre.
L’opposition, autour du candidat Jean Ping qui estime que sa victoire lui a été volée, n’a pas répondu favorablement aux appels d’Ali Bongo pour un dialogue, et une possible coalition. La communauté internationale l’aurait incité à recourir à des recours légaux face à la décision de la plus haute juridiction gabonaise sur le scrutin, apparemment sans suite. Le candidat a réaffirmé samedi 24 "sa détermination à faire triompher l’alternance et l’idéal démocratique". Sans pour l’instant donner une visibilité claire de la suite de son action.
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