Libération de Serge Lazarevic : ce qu'a obtenu AQMI en échange
Comme après chaque libération d'otage sans recours à la force, la question des contreparties accordées aux ravisseurs se pose et le cas de Serge Lazarevic, enlevé au Mali en novembre 2011 et libéré mardi 9, ne fait pas exception. Rançon ou libération de prisonniers, la vérité ne sera probablement jamais officiellement révélée.
Personne ne peut cependant croire qu'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) aurait accepté de libérer le Français sans rien demander. L'assassinat de Philippe Verdon, enlevé en même temps que Serge Lazarevic, montre comment AQMI résonne. Bien sûr le gouvernement refuse d'évoquer des contreparties, ce qui reviendrait à donner la "cotte" d'un otage français à tous les bandits et terroristes du monde: "Il y a eu une négociation, voilà c'est ce qu'il faut dire" a simplement tranché Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, ce mercredi.
Plusieurs théories circulent concernant les contreparties. Certains médias locaux affirment que les preneurs d'otages avaient demandé 20 millions d'euros. Mais le gouvernement français nie formellement qu'une rançon ait jamais été versée par l'Etat sous la présidence de François Hollande. Reste la possibilité d'un paiement par un tiers. Le versement d'une rançon avait déjà été évoqué pour les quatre otages français capturés au Niger en 2010 et libérés le 29 octobre 2013. Ce serait alors leurs employeurs, Areva et Vinci, qui auraient mis la main à la poche. Lors de la libération de la famille Moulin-Fournier en avril 2013, la théorie d'une rançon versée par le président camerounais avait également été évoquée.
Dans le cas de Serge Lazarevic, la théorie de l'échange de prisonniers est pour l'instant privilégiée. Les autorités maliennes auraient en effet libéré mardi 9 quatre prisonniers, auteurs présumés d'actes de terrorisme ou de graves violations des droits de l'homme au Mali. L'un d'eux, Mohamed Ali Ag Wadoussène, aurait même participé à l'enlèvement du Français en 2011.
L'association Les amis de Ghislaine Dupond, journaliste assassinée avec son collègue Claude Verlon au Mali en novembre 2013, rappelle dans un communiqué que le groupe terroriste auquel sont affiliés deux des prisonniers libérés a revendiqué la mort de Philippe Verdon et des deux journalistes.
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