Mali : élections présidentielles sur fond de péril djihadiste

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MM
Publié le 30 juillet 2018 - 13:52
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Soldat malien dans Bamako avant la présidentielle de dimanche, le 27 juillet 2018
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© ISSOUF SANOGO / AFP
Près de 8 millions d'électeurs maliens étaient appelés aux urnes.
© ISSOUF SANOGO / AFP
Quelque huit millions de Maliens étaient appelés à voter dimanche pour le premier tour de la présidentielle. Le scrutin, sur fond de menace djihadiste, a été émaillé de plusieurs incidents.

Il y a eu, certes, des disfonctionnements et des incidents mais dans sa globalité, le scrutin s'est bien passé. Dimanche 29, les huit millions d'électeurs maliens étaient appelés aux urnes pour élire le président de la République du Mali parmi les 24 candidats en lice, dont le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK.

Les résultats officiels provisoires sont attendus pour vendredi 3 août au plus tard, avant un éventuel second tour qui se déroulerait le 12 août prochain. Ce scrutin où la participation a été en baisse (inférieure à 50%) par rapport au précédant, est particulièrement scruté par la communauté internationale en raison de la situation sécuritaire dégradée du pays.

Malgré la présence des troupes françaises de la force Barkhane, les soldats du G5 Sahel et des Casques bleus de Nations unies, les attaques terroristes menées par des groupes djihadistes ont persisté.

Si ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013 de l'opération Serval, ils se sont reconstitués, en partie du fait de la défaillance de l'Etat malien, leurs attaques se sont propagées du nord vers le centre et le sud du pays, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires, notamment entre Dogons et Peuls.

Voir - Dans le centre du Mali, un mélange explosif entre djihadisme et conflits communautaires

Il faut dire que vendredi, le chef du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), la principale de groupes djihadistes du Sahel liée à Al-Qaïda, le Touareg malien Iyad Ag Ghaly, s'est invité dans la fin de campagne. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, il a fait part de son opposition à la tenue d'élections, dénonçant un principe "impie" et fustigeant des exactions présumées de soldats maliens à l'encontre de populations civiles dans le centre du pays, jurant qu'elles ne resteraient pas "impunis".

Sur le même sujet - Attaque "terroriste" au Mali contre des soldats français pendant le sommet de l'UA en Mauritanie

La communauté internationale attend du vainqueur une relance de l'accord de paix signé à Alger en 2015 entre le gouvernement malien l'ex-rébellion à dominante touareg, dont l'application accumule les retards.

Sur plus de 23.000 bureaux de vote, dans 105 d'entres eux le scrutin n'a pas pu se dérouler en raison "d'incidents", selon le ministère de l'Intérieur malien bien que l'opposition en dénombre bien plus. Des attaques à mains armées, des incendies et des saccages d'urnes ont été constatées. Ces incidents, essentiellement dans des zones rurales et dans le nord du pays notamment à Tombouctou (où vit une importante communauté touareg), se sont produits malgré la mobilisation de plus de 30.000 membres des forces de sécurité, nationales et étrangères.

Voir:

Mali: la France salue l'accord de paix avec la rébellion touareg

Vidéo de l'otage française au Mali: "bonne nouvelle" pour la famille qui appelle à "l'action"

Mali: trois morts dans un attentat-suicide contre le QG de la force G5-Sahel

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