Manifestation historique en Roumanie contre la corruption et l'abus de pouvoir

Auteur(s)
Lucas Carcano
Publié le 02 février 2017 - 13:29
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Manifestations Roumanie foule police anti-émeute Bucarest
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©Daniel Mihailescu/AFP
Plus de 250.000 Roumains sont descendus dans la rue pour protester
©Daniel Mihailescu/AFP
Plus de 250.000 Roumains ont protesté mercredi soir contre un décret gouvernementale qui assouplit la corruption et facilite les abus de pouvoir. Il s'agit de la deuxième manifestation la plus importante en Roumanie.

La Roumanie a connu dans la nuit du mercredi 1er février la deuxième plus grande manifestation antigouvernementale de son histoire, après celle de la révolution roumaine de décembre 1989 qui amena la chute du communisme. Dans les rues, 250.000 roumains, d'après les médias nationaux, ont défilé pour dénoncer un décret dépénalisant certains délits d'abus de pouvoir ou de corruption mis en place par le parti social démocrate (PSD) au pouvoir.

Mardi soir, notamment à Bucarest, les premières manifestations succédaient à l'adoption d'un décret d'urgence pouvant mettre les hommes politiques à l'abri de certaines poursuites judiciaires. La révision pénale du texte adopté le mercredi n'a pas convaincu les Roumains qui l'estiment taillée sur mesure pour les élus.

Ces changements adoptés sans la concertation du Parlement, inquiètent la Commission européenne qui a mis en garde contre toute "régression" en matière de lutte contre la corruption, rapporte le journal Le Point

Concrètement, le texte dépénalise plusieurs infractions et rend l'abus de pouvoir passible de peines de prison uniquement s'il provoque un préjudice supérieur à 44.000 euros. Il permettrait ainsi au chef du PSD, Liviu Dragnea, d'échapper au principal chef d'accusation le visant dans un procès d'emplois fictifs qui s'est ouvert mardi. Le gouvernement a par ailleurs soumis au parlement un projet de grâce visant environ 2.500 détenus purgeant des peines allant jusqu'à cinq ans de prison. Un projet qui pourrait aussi bénéficier à des hommes politiques condamnés. L'exécutif dit vouloir désengorger les prisons et mettre en conformité le code pénal dont une soixantaine d'articles ont été invalidés par la Cour constitutionnelle.

Devant une telle situation, le ministre roumain des Milieux d'affaires, du Commerce et de l'Entrepreneuriat Florin Jianu a annoncé sa démission ce jeudi 2 février. "Je mets fin à mon activité gouvernementale car c'est ce que ma conscience me dicte", écrit-il sur sa page Facebook. "Peut-être que cet exemple leur sera utile", a-t-il ajouté à l'adresse des membres du gouvernement à l'origine de la réforme.  

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