Martin Luther King : 50 ans après, un rêve inachevé et encore des mystères (diaporama + vidéo)

Auteur(s)
VL
Publié le 03 avril 2018 - 08:48
Mis à jour le 04 avril 2018 - 13:26
Image
Martin Luther King lors de la marche de Washington le 28 août 1963.
Crédits
©AFP
Il y a 50 ans disparaissait Martin Luther King, défenseur des droits civiques et de la non-violence.
©AFP
Ce mercredi 4 avril marque le 50e anniversaire de la mort de Martin Luther King, symbole de la lutte des noirs-américains contre la ségrégation. Il participera à de nombreuses avancées pour l'obtention des droits civiques et, un demi-siècle après une mort encore entourée de mystères, son nom, son aura et son fameux "I have a dream" restent associés à la lutte non-violente contre le racisme et les discriminations qui persistent.

Le 4 avril 1968, un coup de feu retentit aux abords de l’hôtel Lorraine de Memphis, Tennessee. Le pasteur Martin Luther King, 39 ans, symbole de la lutte pour les droits civiques des noirs-américains, est mortellement touché.

La fin tragique, prématurée, et encore mystérieuse aujourd’hui de cet apôtre de la non-violence, le "Gandhi noir", achèvera de forger un mythe qui avait débuté avec le boycott des bus de sa paroisse de Montgomery (Alabama) en 1954.

Une première victoire dans la route vers l’égalité et l’intégration passant par la contestation pacifique et l’alliance avec les blancs libéraux, démarche que refuse alors une autre frange de la communauté afro-américaine, incarnée notamment par Malcolm X, puis par les Black Panthers.

C’est le 28 août 1963 que Martin Luther King entrera définitivement dans la légende. La "Marche sur Washington pour l’emploi et la liberté" réunit près de 300.000 personnes. Martin Luther King prononce devant cette foule son discours et le fameux "I have a dream".

Moins d’un an plus tard, le président Lyndon Johnson signe le Civil Rights Act qui interdit toute forme de ségrégation dans les lieux publics, l’administration et les emplois. En décembre 1964, Martin Luther King devient prix Nobel de la Paix, mais son combat n’est pas terminé.

Lire aussi: "Selma" - le rappel des dates de la marche historique de Martin Luther King

Il faudra une nouvelle loi fédérale -le Voting Rights Act- pour que le droit de vote des noirs commence à lentement devenir une réalité. Par la suite le pasteur s’opposera à la guerre au Vietnam et continuera à lutter pour l’égalité entre les travailleurs.

C’est pour soutenir les éboueurs noirs en grève qu’il se rendra à Memphis, où il sera abattu le 4 avril 1968. Son idée que "la haine ne supprime pas la haine" ne compensera pas le choc de sa mort. Une vague d’émeutes raciales éclateront à travers des dizaines de villes américaines. Lyndon Johnson décrétera le premier deuil national pour un Afro-Américain.

Dans les mois qui suivent, le délinquant et militant ségrégationniste présumé James Earl Ray est interpellé. Il plaide coupable, ce qui lui permet d’éviter la peine de mort mais empêche aussi la diffusion des pièces faute de véritable procès. Dans une Amérique encore marquée par la mort suspecte de John Kennedy, la théorie du complot prendra vite de l’ampleur.

Lire aussi: Martin Luther King Jr.: le rêve, l'homme, ce qu'il en reste

Condamné à 99 ans de prison, James Earl Ray affirmera par la suite n’avoir été qu’un membre d’une conspiration plus vaste, convainquant même certains héritiers de King. Complot dont un certain Loyd Jowers s’accusera lui-même de faire partie, peu avant sa mort en 2000. Il sera même jugé et condamné à verser 100 dollars à la famille King, mais beaucoup le considèrent comme un mythomane à la recherche d’argent et de célébrité. La théorie officielle demeure celle de la culpabilité de James Earl Ray.

Aujourd’hui encore, "MLK" reste la plus marquante figure de la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis. Sa mémoire est saluée lors du Martin Luther King Day (autour du 15 janvier), qui voit chaque année des manifestants lutter pour l’égalité et contre les discriminations qui persistent. En 2017, la journée avait été marquée par le mouvement "Blacks Lives Matter" (les vies des noirs comptent). Cette année, les activistes dénonçaient notamment la politique migratoire de Donald Trump et ses propos sur les "pays de merde" que sont selon lui Haïti, le Salvador et plusieurs nations africaines.

(Voir ci-dessous un diaporama sur Martin Luther King):

À LIRE AUSSI

Image
David Oyelowo Selma Film
"Selma" : la longue marche de Martin Luther King pour le droit de vote des Noirs
Cinquante ans après, Hollywood s'intéresse pour la première fois à Martin Luther King. Le film "Selma", qui sort ce mercredi 11 mars sur les écrans français, raconte l...
10 mars 2015 - 03:40
Culture
Image
Donald Trump à son club de golf en Floride le 14 janvier 2017
Trump se défend d'être "raciste", sur fond de célébration de Martin Luther King
Le président américain Donald Trump a dû, une nouvelle fois, se défendre d'être raciste après des propos injurieux envers plusieurs pays, au moment où les Etats-Unis c...
15 janvier 2018 - 18:49
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.