Mohamed Morsi : la justice égyptienne annule une de ses peines de prison à vie

La Cour de cassation égyptienne a décidé d'annuler ce mardi l'une des condamnations à la prison à vie prononcées contre l'ancien président islamiste Mohamed Morsi ainsi que les peines de mort de hauts responsables de la confrérie des Frères musulmans. On les accuse d’avoir fourni "des rapports de sécurité" à l’Iran et d'avoir espionné au profit du Hamas et du Hezbollah.

Les bonnes nouvelles s'enchaînent pour Mohamed Morsi. Quelques jours après avoir annulé la condamnation à mort de l'ancien président islamiste pour son rôle dans des évasions massives de prisons et les attaques contre la police au cours de la révolte qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir en 2011, la Cour de cassation égyptienne a décidé de supprimer l'une des deux condamnation à la prison vie prononcées contre lui. En cause, un verdict "rempli de vices juridiques", a-t-elle expliqué ce mardi 22, demandant un nouveau jugement. A cette occasion, elle a également annulé les peines de morts de hauts responsables de la confrérie des Frères musulmans, déclarée groupe terroriste par le pouvoir en vigueur. Tout comme Morsi, destitué en juillet 2013 par l'ex-chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi, ces hommes sont jugés pour espionnage au profit du Hamas palestinien, du Hezbollah libanais et de l'Iran.

La justice les accuse d’avoir fourni "des rapports de sécurité"  à l’Iran et d'avoir espionné en faveur du Hamas et du Hezbollah "en vue de mener des attaques terroristes dans le pays pour y semer le chaos et renverser l’Etat". Dans le cadre de ce procès, Morsi avait été condamné à perpétuité, soit 25 ans de prison en Egypte, en juin 2015, tout comme que le guide suprême des Frères musulmans, Mohamed Badie, et l'ex-président du Parlement, Saad Al-Katatni. Le richissime homme d'affaires Khairat Al-Chater et l'influent membre de la confrérie Mohamed al-Beltagui avaient quant eux écopé de la peine capitale.  

En juin 2016, Mohamed Morsi avait également été condamné à la prison à vie avec dix coaccusés dans un autre procès pour espionnage. Cette fois-ci, il était accusé d'avoir volé des "documents relevant de la sécurité nationale" et de les avoir livrés au Qatar. Enfin, en avril 2015, la Cour avait déjà condamné l'ancien président à vingt ans de prison pour des violences contre des manifestants au cours de sa courte mandature. A ce jour, ce verdict est le seul avoir été rendu définitif par décision de la Cour de cassation en octobre 2016.   

Depuis son arrivée au pouvoir en Egypte, Abdel Fattah al-Sissi a orchestré une répression sanglante contre l'opposition islamiste. Des milliers de personnes ont été tuées et des dizaines de milliers arrêtées, dont plusieurs centaines condamnées à mort dans des procès de masse expéditifs "sans précédent dans l’histoire récente du monde", selon les termes de l’Organisation des Nations unies.