Mort de Boutros Boutros-Ghali, ancien Secrétaire général de l'ONU

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 16 février 2016 - 19:46
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Boutros Boutros-Ghali
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©Cris Bouroncle/AFP
Boutros Boutros-Ghali est décédé ce mardi à l'âge de 93 ans.
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L'Egyptien Boutros Boutros-Ghali, Secrétaire général des Nations unies de 1992 à 1996, est décédé ce mardi a annoncé l'ONU. Francophile spécialiste du droit international, il avait notamment œuvré pour la paix entre l'Egypte et Israël, et dû gérer les dossiers complexes de l'ONU au sortir de la Guerre froide.

Il avait été le sixième Secrétaire général de l'ONU, le premier issu du continent Africain. Le diplomate égyptien Boutros Boutros-Ghali est décédé ce mardi à l'âge de 93 ans, a annoncé le Vénézuélien Rafael Ramirez, président du Conseil de sécurité de l'ONU pour le mois de février.

Né en 1922 dans une famille de chrétiens coptes d'Egypte, Boutros Boutros-Ghali était le petit-fils de l'ancien Premier ministre égyptien Boutros Ghali, assassiné en 1910. Francophone et francophile, il avait fait la majeure partie de ses études à Paris, où il sera diplômé de Sciences-Po et obtiendra un doctorat en droit international, matière qu'il enseignera par la suite au Caire.

Auteur de plusieurs ouvrages en la matière, il sera ministre des Affaire étrangères de 1977 à 1991. En cette période de fin de Guerre froide et de conflits au Moyen-Orient, il sera l'un des artisans du processus de paix entre l'Egypte et Israël, notamment des accords de Camp David qui marqueront le premier traité de paix entre l'Etat hébreux et un pays arabe.

Un travail qui favorisera sa nomination à la tête des Nations unies en 1992. La Guerre froide terminée, de nombreux dossiers sensibles lui échoiront: le fiasco de l'armée américaine en Somalie en octobre 1993 (18 soldats tués), le génocide Rwandais en 1994 ou la guerre en ex-Yougoslavie. Certains reculs, voire l'impuissance de l'ONU en raison d' intérêts divergents sur ces questions, lui coûteront sa réélection en 1996, sous la pression des Etats-Unis qui y avaient mis leur veto.

Il restera néanmoins comme un fin connaisseur du droit international et de la diplomatie. Il défendait le respect des particularités mais jugeait qu'elles ne devaient pas conduire au fractionnement des Etats. "Si chacun des groupes ethniques, religieux ou linguistiques prétendait au statut d'Etat, la fragmentation n'aurait plus de limite et la paix, la sécurité et le progrès économique pour tous deviendrait toujours plus difficile à assurer", écrivait-il en 1994.

Attaché à la France et au français, sa deuxième langue, il occupera le poste de secrétaire général de la francophonie de 1997 à 2002 et était depuis 2009 membre du jury du Prix pour la prévention des conflits décerné par la Fondation Chirac.

 

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