"Pocahontas" : Trump fait une mauvaise blague devant des vétérans amérindiens
Lors des deux guerres mondiales, l'armée américaine a eu recours à des soldats amérindiens pour établir des messages codés dans leur langue maternelle dans le Corps des Marines des Etats-Unis. Ce fut notamment le cas de la tribu Navajos sur le front du Pacifique lors de la Seconde Guerre mondiale. La langue de Navajos n'étant parler que par de très rares locuteurs en dehors de la tribu, il était quasiment impossible à l'Empire du Japon, et à l'Allemagne nazie, de casser les codes secrets des Alliés mis en place par les Amérindiens. Fin 2013, la Médaille d'Or du Congrès américain, plus haute distinction civile aux Etats-Unis, a été décernée à quelque 250 natifs-américains de 33 tribus, la plupart à titre posthume, pour leur rôle durant ce conflit.
Lundi 27 novembre, Donald Trump recevait justement à la Maison-Blanche des vétérans navajos pour un hommage aux "codes-talkers" comme ils étaient surnommés. Le président américain s'est permis une digression de mauvais goût davant des vétérans qui semblaient particulièrement gênés.
"Vous étiez ici bien avant nous… Même si nous avons une représente au Congrès qui est - à ce qu’on dit - ici depuis longtemps. Ils l’appellent +Pocahontas+", a expliqué le locataire de la Maison-Blanche.
"Pocahontas" est le surnom dont il a affublé la sénatrice démocrate Elizabeth Warren en référence aux origines amérindiennes qu'elle revendique et dont il conteste l'authenticité.
En outre, un portrait du président américain Andrew Jackson trônait en outre dans le bureau ovale lors de cet événement destiné à honorer un groupe d'Amérindiens. Surnommé "Le Tueur d'Indiens", il est connu pour avoir signé l'Indian Removal Act, provoquant l'expulsion des tribus vivant dans les Etats de l'Est vers ceux de l'Ouest, derrière le Mississipi. Cela a conduit à des milliers de morts amérindiens et aux déplacements forcés de dizaines de milliers d'entres eux sur des territoires particulièrement inhospitaliers. Cet épisode terrible porte le nom de "Piste des larmes" (source). Difficile de faire plus déplacé.
La réponse de la principale intéressée ne s'est pas faite attendre. "Il est profondément regrettable que le président des États-Unis ne puisse même pas mener à bien une cérémonie en l’honneur de ces héros sans lancer des insultes racistes", a expliqué Elizabeth Warren sur MSNBC.
De son côté, Russell Begaye, le président du peuple Navajos, a qualifié la "plaisanterie" de Donald Trump comme "péjorative" et "irrespectueuse pour les nations amérindiennes".
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