Samuel Pisar : l'avocat survivant de la Shoah est décédé
Samuel Pisar, avocat et écrivain américain, qui fut l'un des plus jeunes et des plus célèbres survivants de la Shoah, est mort lundi 27 juillet à New York à l'âge de 86 ans, a annoncé mardi le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) dont le président, Roger Cukierman, a salué "l’un des rares survivants très connus avec Elie Wiesel et Simone Veil".
Né en Pologne le 18 mars 1929, Samuel Pisar a été déporté en 1941 à l'âge de 13 ans. Après avoir échappé à la mort à Majdanek, Auschwitz, et Dachau, il est devenu l'un des plus jeunes rescapé des camps d'exterminations nazis.
Après la guerre, Samuel Pisar s'est installé en France, en Australie puis aux Etats-Unis. Il a obtenu un doctorat à la Sorbonne, un à Harvard et son diplôme d'avocat à Melbourne. "Citoyen du monde", Samuel Pisar est devenu citoyen américain par le biais d'un vote du congrès américain après avoir été conseillé du président John F. Kennedy pour le commerce international.
En 1979 il a raconté sa déportation dans les camps dans son livre Le sang de l'espoir (Ed. Robert Laffont), autobiographie dont le titre a été cité et repris notamment par le président Jacques Chirac quand celui-ci a reconnu en 1995 la responsabilité de l'Etat français dans la déportation de juifs: "Pour que le sang de l’Holocauste devienne, selon le mot de Samuel Pisar, +le sang de l’espoir+", avait-il déclaré lors de ce discours à l'emplacement de l'ancien Vel' d'Hiv' à Paris.
Samuel Pisar a été élevé en France au rang de grand officier de la Légion d'Honneur par Nicolas Sarkozy en 2012.
Dans un communiqué, François Hollande a rendu hommage à "un homme au destin exceptionnel qui traversa les tragédies du siècle dernier avec un courage et une soif unique de vivre et de faire avancer le monde". Roger Cukierman a de son côté déploré la "perte immense" d'un homme qui "a vécu l'horreur absolue et a réussi à sortir du néant et à devenir un homme admirable et admiré de tous".
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.