Sommet de la francophonie : François Hollande s'engage à renforcer la coopération contre la radicalisation
Le président français François Hollande a appelé samedi 26 à renforcer la coopération contre la radicalisation islamiste au sein de l'espace francophone, à l'occasion de l'ouverture du 16e sommet de la Francophonie à Antananarivo où le thème de la lutte contre le terrorisme doit être abordé.
"La France soutient la mise en place d'un réseau francophone de lutte contre la radicalisation pour échanger des informations, partager des pratiques efficaces et mettre en place des programmes partout où c'est nécessaire", a déclaré M. Hollande dans un discours prononcé lors de la cérémonie d'ouverture du sommet.
"Nous n'avons pas le droit d'abandonner des jeunes sans repères, de les laisser ainsi vulnérables, atteints par les mensonges des mouvements fondamentalistes", a-t-il poursuivi.
Avant lui, le sommet avait été officiellement ouvert par le président malgache Hery Rajaonarimampianina qui avait évoqué la crise des migrants et appelé à "multiplier les initiatives pour un monde plus juste".
"Les vagues migratoires en provenance d'Afrique auxquelles nous assistons actuellement exigent des réponses politiques inclusives", a-t-il lancé à la tribune.
"La Francophonie doit être aux côtés des peuples qui se battent pour leurs aspirations à des élections libres et transparentes", a aussi déclaré François Hollande devant la vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement présents et notamment Ali Bongo récemment réélu à la tête du Gabon dans des conditions controversées
Le président tchadien Idriss Deby, son homologue nigérien Mahamadou Issoufou ou encore le chef de l'Etat du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré - tous trois élus ou réélus au cours des douze derniers mois - font partie des leaders présents à Antananarivo ce week-end.
Les réactions à la mort du leader de la révolution cubaine, Fidel Castro ont quelque peu éclipsé l'ouverture du sommet.
Saluant "une grande figure du 20e siècle", François Hollande a demandé que l'embargo qui pénalise Cuba, une "décision unilatérale inacceptable" soit "définitivement levé".
Fidel Castro "a suscité beaucoup d'espoir avec la révolution cubaine, il a été pour beaucoup de peuples d'Amérique latine - et pas seulement - à un moment une référence" même s'"il y a aussi eu des désillusions", a encore déclaré le chef de l'Etat français, lors d'un point de presse après l'ouverture du sommet.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a de son côté fait part de sa "tristesse" et déploré la mort d'"un ami de longue date" de son pays et de sa famille.
Le large thème du sommet de la Francophonie - Croissance partagée, développement responsable et conditions de stabilité du monde et de l'espace francophone - devrait laisser la place aux sujets d'actualité, à commencer par la lutte contre le terrorisme et la crise des migrants.
"La crise migratoire nous interpelle, nous sommes dans la Francophonie à la fois des pays de départ, de transit, de destination et d'accueil", rappelait Michaëlle Jean, la secrétaire générale de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), dans un entretien à l'AFP avant le début du sommet.
Après la passation de pouvoirs entre le Sénégal et Madagascar à la tête de l'OIF, les délégations devaient se réunir pour des travaux en plénière jusqu'à dimanche.
L'organisation regroupe 54 Etats membres, 23 observateurs et 3 membres dits associés. La Thaïlande qui fait partie des observateurs est suspendue de l'OIF depuis le coup d'Etat de 2014.
Selon l'OIF, près de 274 millions de personnes peuvent être définies comme francophones de façon certaine dans le monde.
Madagascar, qui accueille ce sommet pour la première fois, avait été suspendu de l'OIF de 2009 à 2014, suite à un coup d'Etat de l'ex-président Andry Rajoelina qui avait conduit à une période d'instabilité politique.
Une déclaration doit être signée dimanche pour clôturer ce sommet biennal.
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