Syrie : au moins 35 civils tués par l'armée turque et son opération "bouclier de l'Euphrate"
C’est la journée la plus meurtrière depuis qu’Ankara a décidé de déclencher, il y a cinq jours, l’opération "Bouclier de l’Euphrate". Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), au moins 35 civils syriens sont morts dimanche 28 dans les bombardements de l’armée turque dans le cadre de son opération en Syrie, visant à la fois à chasser Daech de sa frontière, et à stopper la progression des autonomistes kurdes présents autant en Syrie qu'en Turquie.
Dimanche matin, c’est la localité de Jeb el-Koussa, à 14km de Jarablos (dont Daech a récemment été délogé) qui a été attaquée. Selon l’OSDH, 20 civils ont été tués et 50 blessés. Ce même jour,, le village d’al-Amarné, tout prêt lui aussi de Jarablos, a été bombardé. Il y aurait eu 15 civils morts et 25 blessés, là encore selon les chiffres en provenance de l’OSDH.
La Turquie, elle, annonce que 25 "membres terroristes" du Parti des travailleurs kurdes (le PKK) et de sa branche syrienne (le PYD) ont été tués dans les offensives de ce dimanche. Il est impossible de savoir si ces pertes font partie ou non de celles relevées par l’OSDH.
La Turquie n’hésite en effet pas à revendiquer clairement sa volonté de détruire les groupes de combattants proches de Kurdes, alors même que ces derniers ont justement pris le contrôle d’une partie de la zone de Jarablos en chassant les hommes de l’Etat islamique. Se battant sous la bannière des "Forces démocratiques syriennes", les autonomistes kurdes sont en fait alliés avec des combattants arabes syriens, contre Daech. Appuyées par les Etats-Unis, ces troupes ont déjà obtenu plusieurs victoires militaires contre les islamistes, mais leur progression en direction de la Turquie inquiète le pouvoir d’Ankara. Ce dernier considère ces milices pro-kurdes comme terroristes, et craint qu’ells ne fortifient leurs positions le long de la frontière turque.
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