Syrie : Liwa al-Mutasim, le groupe rebelle qui a lié son sort à la Turquie contre le régime d'Assad et les djihadistes

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Stéphane Mantoux, édité par la rédaction
Publié le 25 octobre 2017 - 17:33
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Enveloppé dans le drapeau de la brigade, un combattant de Liwa al-Mutasim ouvre le feu avec une mitrailleuse américaine M249.
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Enveloppé dans le drapeau de la brigade, un combattant de Liwa al-Mutasim ouvre le feu avec une mitrailleuse américaine M249.
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Contrairement aux idées reçues, les groupes rebelles syriens qui s'opposent à Bachar al-Assad ne sont pas tous des mouvements islamistes. C'est notamment le cas de Liwa al-Mutasim. Stéphane Mantoux, agrégé d'Histoire, spécialiste des questions de défense et observateur de référence du conflit irako-syrien, présente en partenariat avec "France-Soir" ce groupe qui plaide pour une Syrie démocratique.

Liwa al-Mutasim est un groupe rebelle intégré à l'Armée syrienne libre (ASL), et soutenu par la Turquie depuis l'opération Bouclier de l'Euphrate (août 2016-mars 2017). Créé par des rebelles installés à Marea, au nord d'Alep, la brigade al-Mutasim, qui a un discours anti-régime et plaide pour une Syrie démocratique, a surtout combattu l'Etat Islamique, d'abord pour résister à sa poussée sur Marea (nord d'Alep), puis en soutien de l'incursion turque en Syrie. Ce faisant, elle a bénéficié de l'appui américain, qui est toutefois resté limité comme avec les autres rebelles syriens ayant pris part au programme Train and Equip du Pentagone. Installée aujourd'hui dans la zone contrôlée par l'armée turque en Syrie, Liwa al-Mutasim tente d'accroître ses capacités militaires, mais reste fortement dépendante d'Ankara, qui fournit son soutien. Preuve en est de sa mobilisation anticipée pour une offensive turque qui reste à venir dans la province d'Idlib.

22 février 2017: dans les tunnels construits par l'EI sous al-Bab.

 

Historique

La brigade al-Mutasim est formée le 4 août 2015, lorsque les factions présentes à Marea décident de fusionner avec la brigade Mutasim Billah. Elle tire son nom d'un calife abbasside, fils d'Haroun al-Rashid, qui régné de 833 à 842. Son commandant militaire, le lieutenant-colonel Mohammad Hassan Khalil, arrêté au début de la révolution, a rejoint l'Armée Syrienne Libre et dirigeait un groupe rebelle dans le Jabal al-Akrad (montagne des Kurdes), dans la province de Lattaquié. Il en a été chassé suite à des tensions avec le front al-Nosra, et a alors gagné la province d'Alep et la région de Marea. Liwa al-Mutasim s'organise donc dans ce secteur au nord d'Alep, et protège la population civile qui craint avant tout la percée de l'Etat islamique. En effet, de sa par sa localisation, la brigade va surtout combattre l'EI qui tient l'est de la province d'Alep et dans une moindre mesure l'YPG (milice kurde syrienne) présent à l'ouest dans le canton d'Afrin.

Après la percée du régime au nord-ouest d'Alep en février 2016, et l'avancée concomitante de l'YPG, Liwa al-Mutasim se retrouve encerclée avec d'autres formations rebelles dans la "poche d'Azaz" adossée à la frontière turque. Le 9 mars 2016, les combattants du groupe affrontent l'EI près du village d'Herbel. Liwa al-Mutasim fait partie de la Hawar Kilis Operations Room -coordination dirigée depuis la Turquie- et participe à la poussée vers l'est à partir de Doudiyan aux côtés d'autres rebelles syriens comme la division Sultan Murad, largement soutenue par la Turquie. Les rebelles prennent part à la capture d'al-Rai le 8 avril.

En mai 2016, Mustafa Sejary, qui tient la direction politique de Liwa al-Mutasim, rencontre un représentant russe à la frontière syro-turque, lequel lui propose de changer d'allégeance (passer des Etats-Unis à la Russie) en échange de livraisons d'armes et d'un soutien aérien pour combattre le front al-Nosra et l'EI. Il faut dire que les Américains se sont cantonnés à un soutien aérien pour empêcher Marea de tomber et n'ont pas tenu leurs promesses quant aux salaires des combattants. Les pertes matérielles subies face à l'Etat islamique autour de Marea n'ont pas été remplacées.

Les djihadistes contre-attaquent fin mai autour d'Azaz et engage des troupes d'élite: Jaish al-Fatiheen, Jund al-Khilafa et Said al-Khilafa (d'après les rebelles, 1.200 hommes, soutenus par quatre chars, un BM-21 Grad et une dizaine de véhicules kamikazes). La ville est un symbole pour les rebelles syriens: c'est l'une des premières à s'être soulevée contre le régime dans la région et c'est la ville natale d'Abdelkader Saleh, le chef disparu de Liwa al-Tawhid. Daech s'était déjà heurté à forte partie à Marea en août 2014, puis en août 2015 lors de précédentes offensives.

Liwa al-Mutasim, qui se retrouve en première ligne, est finalement ravitaillée par air par les Américains. Le premier envoi aurait inclus 70.000 balles d'AK, 40.000 balles de mitrailleuses PK et 100.000 obus de mortiers. Mais les dépenses en munitions sont affolantes. Les 400 hommes de la brigade font face à un millier de combattants du groupe terroriste, lesquels auraient utilisé 50 véhicules kamikazes jusqu'au dégagement de la ville le 8 juin 2016, quand un corridor est rétabli avec les rebelles dans la partie nord d'Alep. Les djihadistes auraient perdu 350 hommes au moment de la levée du siège, notamment sous les coups des frappes aériennes américaines; le nombre n'est pas plus élevé car ils ont bien organisé leur repli.

Sur les 400 hommes de la brigade, 50 ont suivi le programme Train and Equip du Pentagone, lequel proscrit de s'attaquer au régime syrien. La brigade entretient des relations conflictuelles avec les Kurdes de l'YPG, ce qui explique aussi peut-être pourquoi les Américains ne lui ont pas fourni certains équipements souvent demandés (missiles antichars, moyens antiaériens, jumelles de vision nocturne, véhicules blindés). La brigade a été victime d'un tir fratricide de l'aviation américaine et a été prise pour cible par l'aviation russe. Liwa al-Mutasim, à cette époque, reste très dépendante du soutien américain et adossée à la frontière turque, devant combattre deux adversaires sur deux fronts: l'EI à l'est, l'YPG à l'ouest, sans parler du régime syrien qui reste présent un peu plus au sud. Lors de la série d'attaques/contre-attaques des rebelles et de l'Etat islamique dans la poche d'Azaz et autour de Marea, le soutien aérien américain se fait moins présent, l'artillerie turque semblant jouer un rôle plus important pour appuyer les rebelles.

Nicholas Heras a pu interroger Mustafa Sejary, qui dirige le bureau politique de Liwa al-Mutasim, et a dressé son portrait. Sejary est né à Alep mais a migré vers Lattaquié en 2004. Il a fait partie d'un groupe clandestin dressé contre le régime syrien ce qui lui vaut d'être arrêté en 2006. Il est relâché deux ans plus tard. Au moment du déclenchement de la révolution, il est arrêté à quatre reprises pour avoir participé à des manifestations anti-régime à Lattaquié. En mai 2012, en raison de la violente répression qui s'abat sur les opposants, Sejary et plusieurs activistes quittent Lattaquié pour al-Haffah dans les montagnes Sahyoun, à 30 km à l'est de Lattaquié. Ils forment le groupe armé Liwa Suqur al-Sahel qui compte 1.500 combattants, dont Sejary est le commandant adjoint; il fait partie du conseil militaire de l'Armée Syrienne Libre dans la province de Lattaquié.

Les premières opérations contre le régime ne sont pas couronnées de succès; le groupe se déplace dans le Jabal al-Akrad et la montagne Turkmène, plus au nord-est. Là, il fusionne avec des groupes locaux pour constituer Kata’ib Ezz bin Abd al-Salam, qui bénéficie du soutien de la population locale en raison de sa bonne collaboration avec les conseils civils locaux. En décembre 2012, le groupe a cependant pris une coloration plus islamiste en raison du soutien saoudien, ce qui n'est pas sans poser problème à Sejary. L'Etat Islamique en Irak et au Levant s'installe dans la région au printemps 2013, ce qui conduit à des affrontements avec le groupe lié à l'ASL. En juillet 2013, l'EIIL enlève et exécute le chef de l'unité, Abou Basir Ladani; Sejary devient le chef de la brigade et doit faire face aux coups de force des djihadistes qui pillent les dépôts de son unité. Sejary décide de déplacer son groupe à Darkoush, dans la province voisine d'Idlib, où il tente de coordonner l'action des rebelles contre l'EIIL. Ce faisant, il attire l'attention de Jamal Maarouf, le chef du Front des Révolutionnaires Syriens.

Mustafa Sejary est le chef politique de Liwa al-Mutasim.

Sejary intègre cette coalition et il prend un rôle notable dans l'offensive anti-EIIL qui démarre en janvier 2014, chassant le groupe de ses positions au nord-ouest du pays; il devient le représentant du front pour la province de Lattaquié. Il n'arrive pas en revanche à désamorcer le conflit entre le Front des Révolutionnaires Syriens et le front al-Nosra, qui pille ses dépôts pendant que sa brigade combat le régime, à l'été 2014.

Sejary se replie dans le Jabal al-Zawiya, mais le front al-Nosra écrase le Front des révolutionnaires syriens. Réfugié en Turquie, il participe à la formation du Conseil de commandement de la Révolution syrienne (novembre 2014) et prend part à la conférence de Riyadh (décembre 2015). Remarqué par les Américains, Sejary se propose de lever 1.000 hommes dans un nouveau groupe, Jabhat al-Azz, mais critique la position du programme Train and Equip du Pentagone qui prévoit d'armer les rebelles uniquement contre l'EI. Néanmoins, il joue un rôle important dans la naissance de Liwa al-Mutasim et devient son chef politique.

Abou al-Abbas, commandant dans Liwa al-Mutasim, annonce que le groupe s'est allié avec Liwa Ahfad Salahaddin et six autres groupes pour constituer un bloc rebelle de 1.500 combattants afin de chasser l'Etat islamique de Marea. En juin 2016, le commandant militaire de Liwa al-Mutasim est détenu par le front al-Nosra à Darat Izza. Le 24 août 2016, Liwa al-Mutasim fait partie des groupes déplacés vers l'ouest via la Turquie pour participer à l'offensive turque en Syrie, l'opération Bouclier de l'Euphrate, qui entre sur le territoire syrien via Jarabulus. Liwa al-Mutasim participe à la recapture d'al-Raï et à la marche sur al-Bab via Dabiq.

8 janvier 2017: un milicien de Liwa al-Mutasim, en position couchée sur la cabine d'un pick-up Land Cruiser, tire avec une mitrailleuse M2HB.

Le 8 février 2017, il fait partie des groupes rebelles qui pénètrent enfin dans al-Bab par l'ouest. Lors de la fin des combats dans la ville, le 22 février, Liwa al-Mutasim montre un tunnel utilisé par l'EI. Un mois plus tard, le groupe filme le déminage des engins explosifs improvisés dans al-Bab ainsi que les tunnels creusés par les djihadistes. La Turquie annonce la fin de l'opération Bouclier de l'Euphrate le 29 mars 2017. Le 30 mars, une vidéo montre la brigade encore en train de déminer les IED de l'EI dans les environs d'al-Bab. Liwa al-Mutasim a déjà commencé à installer un camp d'entraînement dans la zone sous contrôle de l'armée turque. Le capitaine Anis Haj, qui dirige ce camp près de Marea, indique que la brigade bénéficie de l'expérience d'anciens officiers du régime passés à la rébellion. Le 12 avril, 100 combattants sont sortis du camp d'entraînement. Une autre centaine doit suivre. Le capitaine indique que la brigade compte un millier de combattants et qu'elle espère doubler cet effectif.

Le génie de Liwa al-Mutasim démine les IED laissés par l'EI autour d'al-Bab (8 mars 2017).

La première vague de recrues sort du camp les 29-30 avril; elle compte un sniper équipé d'un M-14EBR. En mai 2017, un accord est passé entre Liwa al-Mutasim et les Kurdes de l'YPG qui rétrocèdent une douzaine de villages conquis en février 2016, initiative soutenue par les Américains, où la Turquie ne joue aucun rôle. Liwa al-Mutasim doit avoir l'exclusivité du contrôle des armes, et les civils arabes ou kurdes ne peuvent en détenir. Le 12 mai, la deuxième vague de recrues passe par le camp d'entraînement; on y voit notamment un tir sur mitrailleuse M240B. Le 17 juin, un reportage photo montre la 3ème vague de recrues à l'entraînement dans le camp de la brigade. Le 27 juin, le commandant de la brigade visite les postes militaires du secteur.

12 mai 2017: deuxième vague de recrues dans le camp d'entraînement de Liwa al-Mutasim installé dans la zone contrôlée par l'armée turque en Syrie.

Le 29 juin 2017, Awad Abou Saqr, un commandant militaire de Liwa al-Mutasim, fait défection et part auprès des Forces démocratiques syriennes. Mustafa Sejary est dépité par l'annonce de Donald Trump qui met fin au programme de soutien aux rebelles syriens. En septembre 2017, le groupe adhère à la nouvelle tentative de créer une armée rebelle unifiée. Son chef indique que Liwa al-Mutasim appuiera une offensive turque dans la province d'Idlib contre Hayat Tahrir al-Cham. Le 1er septembre, un reportage photo montre le chef de la brigade et le président du gouvernement syrien d'opposition en pèlerinage sur la tombe d'Abdelkader Saleh à Marea.

Le 4 octobre, Liwa al-Mutasim annonce qu'elle va développer son camp d'entraînement avec une académie militaire. Le 8 octobre, 40 officiers turcs (10 officiers du génie, 13 de l'infanterie, 6 de reconnaissance, 5 officiers opérations et 6 responsables de la coordination en Syrie) entrent dans la province d'Idlib, escortés par Hayat Tahrir al-Cham. Ils vont s'installer sur la montagne Sheikh Barakat qui domine les positions de l'YPG. Liwa al-Mutasim participerait à hauteur de 50 (!) combattants dans la force de 800 rebelles au total qui appuieraient les 5.000 soldats turcs massés à la frontière.

 

Propagande et idéologie

L'emblème de l'unité est relativement simple: il comprend le nom de la brigade, Liwa al-Mutasim, associé aux couleurs de l'Armée syrienne libre.

Emblème de Liwa al-Mutasim.

Le groupe a un compte Twitter plus ancien que sa propre naissance (et qui est sans doute associé au groupe rebelle qui a précédé) puisqu'il date de février 2014. La chaîne YouTube de la brigade a quant à elle commencé à publier des vidéos en novembre 2015, trois mois après la naissance de l'unité. Le site Internet de la brigade est quant à lui assez vide, des sections entières sont incomplètes. Liwa al-Mutasim privilégie, comme nombre de ses consoeurs rebelles, la communication par le biais des réseaux sociaux.

Le site présente toutefois les objectifs de Liwa al-Mutasim: l'unité parmi les rebelles anti-Assad et anti-EI pour établir une Syrie démocratique, libre de la tyrannie et des groupes terroristes. La brigade cherche aussi à former des cadres pour reconstruire le pays. Elle se targue de ses succès à Marea et lors de l'opération Bouclier de l'Euphrate. On trouve aussi sur le site quelques articles de presse évoquant l'unité, ceux que j'ai utilisés pour faire ce portrait notamment. La page Facebook de la brigade reprend les informations du compte Twitter.

La page Twitter relaie de nombreuses activités non militaires de la brigade. Pendant tous le mois de février, des images montrent la brigade recueillant les civils fuyant l'EI dans al-Bab et autour de la ville. Le 10 mai, le compte de la brigade relaie les déclarations de Mustafa Sejari sur la rétrocession des villages par l'YPG. Le 26 juin, les combattants distribuent des bonbons aux enfants et aux civils. Le 1er septembre, le commandant de la brigade reçoit le président du gouvernement syrien d'opposition. Le 2 septembre, la brigade prend en charge l'abattage des moutons pour les familles des combattants, des "martyrs" et des indigents. Le 3 septembre, pour l'Aïd, la brigade distribue cadeaux et bonbons aux enfants et aux civils. Le 9 septembre, son chef remet les trophées d'un tournoi sportif à Marea.

La propagande passe aussi par un certain nombre de montages vidéo. Le 11 avril, la brigade met en ligne un montage intitulé L'enfer de l'EI (2), qui résume ses opérations militaires contre les djihadistes. Le 26 août 2017, la brigade commémore par l'un d'entre eux l'anniversaire de l'opération Bouclier de l'Euphrate.

La brigade honore aussi ses "martyrs". Le 4 avril, trois posters de ceux-ci sont diffusés, dont le commandant du génie de l'unité, mort au combat.

Poster en hommage au commandant du génie de la brigade, décédé.


Armement, matériel et tactiques

En avril 2016, une analyse détaillée confirme que Liwa al-Mutasim est approvisionnée par les Etats-Unis. La brigade utilise de nombreux fusils d'assaut M-16A2, au moins 2 mitrailleuses M249 "customisées" et une mitrailleuse M240B. La brigade dispose aussi de mortiers américains: M224 de 60 mm, M252 de 81 mm et M120 de 120 mm. Elle aligne aussi cinq technicals embarquant des mitrailleuses M2HB de 12,7 mm montées sur des fixations Mk 93. L'untié rebelle disposerait aussi d'au moins une Zastava M02 Coyote dérivée de la mitrailleuse soviétique NSV.

L'analyse des vidéos militaires de la brigade en 2017, avec les affrontements autour et dans al-Bab, puis les entraînements filmés après la fin de l'opération Bouclier de l'Euphrate, offre un bon aperçu des capacités de l'unité. Liwa al-Mutasim a été sur le front d'al-Bab pendant tous les mois de janvier et février 2017, contrairement à d'autres factions rebelles de l'opération Bouclier de l'Euphrate que j'avais déjà étudiées. L'infanterie est relativement nombreuse de même que le parc de véhicules. La Turquie a donné au moins deux ACV-15 et une automitrailleuse ZPT. La brigade a aussi des moyens de déminage et conserve les armes délivrées par les Américains dont elle se sert souvent (mitrailleuses notamment).

Une vidéo du 9 janvier filme plusieurs dizaines d'hommes de la brigade rassemblés autour d'un Land Cruiser portant une mitrailleuse lourde KPV. A l'arrière d'un autre Land Cruiser, on distingue une mitrailleuse M249 fournie par les Américains. Les miliciens remplissent leurs chargeurs d'AK-47. On voit parmi eux un mitrailleur PK. Un Land Cruiser avec M2HB se met en route de même qu'un véhicule blindé ACV-15 AAPC fourni par la Turquie. Les technicals et les fantassins ouvrent le feu. La discipline de feu n'est pas excellente. Un tireur adopte une position couchée sur la cabine du Land Cruiser pour manipuler la M2HB. Parmi les fantassins, on distingue un tireur d'élite sur SVD Dragunov ou PSL. Un Hilux avec KPV protégée par un bouclier participe également à l'échange de tirs.

Le 12 janvier, on observe 2 ACV-15 AAPC et une M240B est montée sur un technical. Un Land Cruiser avec ZU-23, un autre avec M2HB et un autre technical avec KPV accompagnent les ACV-15.

Le 19 janvier, des dizaines de fantassins montent au front, accompagnés de véhicules dont un Land Cruiser avec M2HB. Un mitrailleur M249 fait usage de son arme. Placés derrière un remblai, les technicals ouvrent le feu.

23 janvier 2017: un mortier américain M252 de 81 mm est déjà installé à l'arrière-plan, les miliciens de Liwa al-Mutasim mettent en place un mortier M224 de 60 mm.

Le 25 janvier, un bulldozer accompagne les véhicules de Liwa al-Mutasim. Un des mitrailleurs porte une Zastava M84. La brigade utilise un mortier de 60 mm (sans doute un M224) et un mortier M252 de 81 mmm. Une M2HB sur Land Cruiser tire, de même qu'une DSHK protégé par un bouclier sur Hilux. Les fantassins emploient une M240. On aperçoit un autre technical avec DSHK.

Une vidéo du 1er février 2017 montre que Liwa al-Mutasim utilise deux véhicules blindés ACV-15 AAPC fournis par la Turquie. Un Land Cruiser équipé d'une mitrailleuse M2HB protégée par un bouclier embarque une dizaine de fantassins. Un deuxième Land Cruiser est équipé de la même arme. Un tir avec une de ces mitrailleuses est filmé en caméra GoPro montée sur le tireur. Celui-ci est obligé de se baisser car l'EI réplique et les balles sifflent près de lui. Durant un discours d'un des membres de la brigade devant une dizaine de combattants, on peut voir un mitrailleur armé d'une M249 fournie par les Etats-Unis.

La vidéo du 9 février 2017 offre une vue par drone du parc automobile de la brigade: un Land Cruiser avec ZPU-2, un autre avec ZU-23, deux autres avec KPV et deux autres avec mitrailleuse Type 77/85, sans parler des pick-up. On voit aussi une automitrailleuse ZPT -sur châssis Shorland S-55- fournie par la Turquie. Un Hilux avec GAU 16/21 ouvre le feu de même qu'un Land Cruiser avec DSHK. Les fantassins tirent également, dont l'un avec un M-16. Deux Land Cruiser avec M2HB sont en soutien. Les miliciens découvrent une position de combat souterraine aménagée au bord de la route. Un mitrailleur sur M249 fait feu depuis une meurtrière creusée dans un mur. Un portrait de groupe montre cinq combattants avec M-16, deux avec AK et un mitrailleur sur M240B.

Dans une vidéo du 10 février, plusieurs dizaines de combattants sont au front dans al-Bab, munis de brassards roses pour l'identification, et appuyés par un Hilux avec KPV protégée par un bouclier. Un ACV-15 AAPC (numéro 96149) est également engagé ainsi qu'un Land Cruiser avec M2HB. Un mitrailleur tire avec une Zastava M84 et un tireur d'élite avec un PSL. Un autre mitrailleur ouvre le feu à la M240B. On distingue l'automitrailleuse ZPT fournie par la Turquie. Les miliciens enlèvent un IED disposé par l'EI.

Le 11 février, les fantassins, toujours nombreux, portent les mêmes brassards roses. Un ACV-15 AAPC les accompagne (avec au moins cinq combattants à l'intérieur), de même qu'un Hilux avec M2HB, un Land Cruiser avec la même arme et un autre avec mitrailleuse KPV. Deux mitrailleurs avec M240 et un autre avec M249 tirent à la hanche, accompagné par des fantassins utilisant des AK-47 ou M-16. L'assaut est mené sur les silos d'al-Bab.

Le 14 février, les miliciens se préparent avec un ACV-15, un Land Cruiser avec M2HB et un autre avec M240B. Un Land Cruiser avec ZPU-2 ouvre le feu. Les M2HB et M240 sont utilisées, des fantassins tirent également dont un mitrailleur PK.

Le 20 février, les véhicules de Liwa al-Mutasim se mettent en branle: une automitrailleuse AZP, de nombreux technicals escortent les fantassins dans la ville d'al-Bab. Un Land Cruiser avec GAU 16/21 ouvre le feu, accompagné d'un mitrailleur PK. La fouille d'un bâtiment permet de voir comment l'EI a pratiqué des brèches dans les cloisons pour faciliter les déplacements à couvert.

Le 22 février, les miliciens restent soutenus par un ACV-15. Les combattants explorent un tunnel de l'EI creusé sous la ville.

Le 23 février, un Land Cruiser avec M2HB est utilisé en combats de rues. Un sapeur démine une rue et y enlève trois IED disposés par l'EI.

La vidéo d'entraînement du 17 juin, concernant la troisième session de recrues, montre que les miliciens s'entraînent toujours avec des M-16 parfois équipés de viseurs ACOG. Un sniper tire avec un M-14EBR, là encore fourni par les Etats-Unis.

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