Tortures, exactions, viols, exécutions... dans l'enfer des prisons de Bachar al-Assad
"Une cruauté sous sa forme la plus vile". Un rapport d'Amnesty International diffusé ce jeudi 18 révèle les effroyables conditions de détention dans les prisons des forces gouvernementales syriennes. Plus de 300 personnes y meurent chaque mois dans des conditions effroyables selon l'ONG, soit 10 personnes par jour, selon les estimations les plus basses. En tout, plus de 17.000 personnes sont mortes dans les geôles du régime de Bachar al-Assad.
Amnesty s'est appuyé sur les témoignages de 65 personnes passées par les prisons de Bachar al-Assad depuis 2011 pour établir son rapport. Elles racontent les horreurs et la torture perpétrées par les redoutables "moukhabarats", les membres des services secrets syriens, dans les locaux du renseignement du régime et la prison militaire de Saidnaya, ville située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Damas (Amnesty International et Forensic Architecture l'ont reconstituée en 3D sur un site internet, à partir des témoignages qu'ils ont pu recueillir) .
Electrocutions, brûlures à l’eau bouillante, malnutritions, viols, passage à tabac, exécutions sommaires... la liste des sévices infligés sur les prisonniers est longue et fait froid dans le dos. "Ils nous traitaient comme des animaux. J’ai vu le sang couler, on aurait dit un fleuve", affirme Samer, un avocat en parlant de ses anciens gardiens durant sa détention.
Omar S. a raconté qu’un gardien avait contraint deux hommes à se déshabiller et avait ordonné à l’un de violer l’autre, le menaçant de mort s’il n’obtempérait pas. Saïd, un militant antirégime, a affirmé avoir été violé, devant son père, à l’aide "d’une matraque électrique" en étant suspendu d’un seul bras et en ayant les yeux bandés.
La plupart des victimes d’exactions "ont raconté avoir vu des personnes mourir en détention, et certaines ont affirmé s’être retrouvées avec des cadavres dans leur cellule", selon l’ONG de défense des droits de l’Homme.
Bien que la communauté internationale connaisse l'ampleur des crimes perpétrés dans les geôles syriennes, elle a choisi de se concentrer sur la lutte contre l'Etat islamique
L'année dernière, des dizaines de milliers de photographie prisent par un photographe militaire du régime de Bachar al-Assad, "César", aujourd'hui déserteur, illustraient les tortures et les violences inimaginables perpétrées par les forces de Damas contre leurs opposants. Des corps constellés de marques de coups violents, des doigts écrasés, des yeux arrachés de leurs orbites, de centaines de cadavres suppliciés posés à même le sol dans un hangar désaffectés... Des photos, qui présentant une partie de ce gigantesque témoignage produit par César, au péril de sa propre vie, avaient été rendus public par l'ONG Human Right Watch.
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