Un Joe Biden “impopulaire” et “trop vieux” annonce sa candidature aux présidentielles US de 2024

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France-Soir
Publié le 26 avril 2023 - 16:30
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CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP
L'actuel président des États-Unis est âgé de 80 ans (ici le 30 janvier dernier, à Washington).
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PRÉSIDENTIELLES AMÉRICAINES - Joe Biden est candidat à sa propre succession. Le président des États-Unis brigue un second mandat, a-t-il annoncé mardi 25 avril 2023 dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. L’Amérique se dirige éventuellement vers un remake des élections présidentielles de 2020, avec un duel Biden-Trump qui serait boudé cette fois-ci par les électeurs, si l’on se réfère aux sondages. Ceux-là même qui décrivent un président “impopulaire” et “trop vieux” pour achever en théorie ses 8 ans de mandats à l'âge de 86 ans.  

Dans une vidéo de 3 minutes publiée sur son compte Twitter, le candidat démocrate appelle ses électeurs à “finir le travail”. Le premier mot du clip, “liberté”, est prononcé sur fond d’images des émeutes du Capitole du 6 janvier 2021 par les partisans de Donald Trump. “Rien de plus important, rien de plus sacré” que la liberté individuelle, peut-on entendre.

“Tel a été le travail de mon premier mandat: lutter pour notre démocratie, nos droits, d'être sûr que chacun dans ce pays est traité équitablement”, poursuit Biden dans son annonce. Or, cette liberté est menacée par les “extrémistes du MAGA” (Make America Great Again, un slogan historique du camp républicain, utilisé par Donald Trump, ndlr), qui “réduisent la sécurité sociale pour laquelle vous avez cotisé toute votre vie, qui réduisent les impôts pour les plus aisés, qui dictent aux femmes quelles décisions de santé elles peuvent prendre, bannissant les livres, disant aux gens qui ils peuvent aimer. Tout cela en vous rendant plus difficile la possibilité de voter”. 

Bilan “satisfaisant” mais un âge “inquiétant” 

Le 46e président des États-Unis, qui dit avoir fait campagne en 2020 pour "sauver l'âme de l'Amérique", promet la continuité, pour “garantir aux Américains” leurs “droits” et leur “dignité”, dans “l’honnêteté”, le “respect” et “l’égalité”. Après avoir fait adopter plusieurs projets durant son premier mandat, comme le plan de modernisation des infrastructures, les investissements dans la transition énergétique et l’industrie des semi-conducteurs, il “sollicite” ainsi un second mandat pour “finir le travail”. 

Un bilan jugé assez satisfaisant par les démocrates pour que Joe Biden se lance dans la quatrième campagne pour la présidence de sa carrière, après les primaires de 1988 et 2008 auxquelles il a renoncé et les présidentielles de 2020 dont il est sorti vainqueur.  

Des arguments mis à mal par deux contre-arguments: une cote de popularité en baisse en raison d’une gestion très critiquée de l’économie et de la crise sanitaire, ainsi qu’un âge très avancé qui suscite des doutes quant à sa capacité à mener à terme un second mandat.  

"Ce matin, Joe Biden a annoncé sa campagne pour le président 'finir le travail'. Cette phrase devrait terrifier tous les Américains : par toute mesure objective, les politiques ratées de Biden et son absence de leadership ont empiré la vie depuis son entrée en fonction", a réagi Ronna McDaniel, membre du parti républicain. 

L’âge de Joe Biden remet en question sa capacité à diriger la première puissance mondiale pour quatre années supplémentaires. Une inquiétude exprimée dans les sondages. Environ 70% des Américains, dont 51% des électeurs démocrates, ne souhaitent pas que M. Biden, 80 ans, se représente, selon une enquête d'opinion pour la chaîne NBC.

La majeure raison n’est autre que son âge, autre chiffre parlant à ce sujet : 61 % des électeurs démocrates le jugent trop vieux pour occuper son poste. Néanmoins, il reste plus populaire que Donald Trump puisque 38% des Américains ont une opinion positive de Biden contre 34% pour Trump, encore selon la NBC.

Visiblement, le renouvellement du duel de 2020 ne mobiliserait pas l'enthousiasme, en ce qui concerne le choix des candidats.

Le meilleur choix mais sûrement pas le “futur du parti” 

L’âge du candidat démocrate est également la principale source de préoccupation de la presse américaine. Le Wall Street Journal estime que "demander au pays d’élire un homme de 80 ans dont le second mandat s’achèvera à 86 ans est un acte risqué qui confine à l’égoïsme".

Fox News, média conservateur qui vient de perdre l’un de ses éditorialistes vedettes, Tucker Carlson, souligne de son côté la “large impopularité” de Biden. Le New York Times, moins tranchant, qualifie sa candidature de “défi pour l’Histoire”.  

Le Los Angeles Times s’interroge de son côté : comment Biden peut-il rester “favori malgré les mauvais sondages”, selon lesquels 4 Américains sur 10 seulement approuvent son action ? Son parti a peut-être la réponse puisque le 46e président - contrairement à son éventuel adversaire Donald Trump, qui devra encore passer par une primaire fratricide - ne devrait pas rencontrer d'adversaires aux primaires démocrates.  

S’il représente le meilleur choix pour les présidentielles de 2024, Joe Biden n’incarne pas le “futur” du parti. Le New York Times rappelait d’ailleurs sa promesse d’être un "pont", pour une nouvelle génération. Le "passage de flambeau" ne se fera pas l’année prochaine. 

Le Washington Post s’interroge plutôt sur le timing de l’annonce. "Joe Biden n’avait pas d’urgence à officialiser sa candidature. Le flou lui permettait de rester en dehors de la mêlée pendant que les républicains s’affrontent. Mais ces derniers jours, les raisons de retarder l’annonce ont été dépassées par les raisons de la faire", estime-t-on. 

Malgré ses multiples gaffes et ses bafouillages, le dernier bilan médical du président conclut qu'il est en "bonne santé". Quelques heures après son annonce, la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a été interrogée sur la capacité de Biden à assurer son second mandat.

“C’est à lui de le décider. Je ne vais pas devancer le président sur cette question”, a-t-elle répondu, suscitant la surprise, avant de se rattraper sur Twitter en affirmant que s’il est réélu, l’ex-vice président sous Obama ira à terme de son mandat.  

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