Un juge uruguayen pose un ultimatum au gouvernement et à Pfizer

Auteur(s)
FranceSoir
Publié le 07 juillet 2022 - 18:05
Image
Un juge uruguayen exige du gouvernement et de Pfizer de la transparence sur les effets secondaires de la vaccination
Crédits
CLAUDIO REYES / AFP
Drapeau de l'Uruguay
CLAUDIO REYES / AFP

Alejandro Recarey, un juge uruguayen, a ordonné le samedi 2 juillet dernier au gouvernement et à Pfizer de présenter toutes les informations sur les vaccins contre le Covid-19. Il leur avait donné 48 h, mais ne lâche pas le morceau.

Alejandro Recarey a ordonné à la présidence, au ministère de la Santé publique, à l’Administration des services de santé de l’État (ASSE) et à Pfizer de présenter toutes les informations sur les vaccins anti-Covid-19 dans les 48 heures, a signalé MVD Noticias et confirmé El Observador. La sommation fait partie d’un processus de protection lancé pour suspendre l’application de ces vaccins chez les enfants. 

La vaccination contre le covid-19 en Uruguay est arrivée entre les mains des tribunaux après qu'un avocat : Maximiliano Dentone, a déposé une injonction demandant la suspension de l'inoculation des enfants de moins de 13 ans, bien qu'elle ne soit pas obligatoire dans le pays.

Une transparence totale

Il demande à ce qu’ils présentent le contrat pour l’achat des vaccins, indiquent s’ils ont des clauses d’indemnisation civile ou d’impunité pénale des fournisseurs en cas d’effets indésirables possibles, fournissent des détails complets de la composition biochimique des vaccins, en expliquant la distribution des lots et leurs critères, en précisant lesquels sont des ARN messagers et leur signification.

Lire aussi : PfizerLeak : les contrats Pfizer et leurs clauses surprenantes

Il demande également que la présence éventuelle "d'oxyde de graphène" ou "d'éléments nanotechnologiques" soit signalée. 

Dans un autre ordre, il exige qu’il soit certifié et étayé si les vaccins sont "expérimentaux ou non", et qu’il soit présenté "ce qui est scientifiquement connu — et non connu — au sujet de l’efficacité des vaccins". 

En outre, les destinataires sont invités à fournir les chiffres officiels qui "démontrent l’impact négatif ou positif de la soi-disant vaccination sur le nombre d’infections et de décès diagnostiqués avec la Covid depuis le début de la campagne à ce jour". Le juge demande aussi à ce qu’il soit indiqué s’ils ont des études "visant à expliquer l’augmentation notable du nombre de décès attribuables à la Covid-19 en mars 2021 par rapport à l’année précédente".

Lire aussi : L'OMS affole la presse en affichant 15 millions de décès "liés au Covid-19" entre 2020 et 2021

Enfin, il demande que l’âge moyen des personnes décédées en Uruguay après avoir reçu un diagnostic de Covid-19 soit détaillé, et que l’on précise combien de ces décès ont été causés exclusivement par la maladie.

L’ancien candidat à la présidence et figure de l'opposition au vaccin, Gustavo Salle Lorier, a célébré la convocation d'Alejandro Recarey : "Décision historique en Uruguay, un véritable 'Maracanazo judiciaire' ; le juge ordonne au gouvernement de montrer un contrat de vaccin et de multiples mesures d’enquête, comme une déclaration des autorités de Pfizer", a-t-il tweeté.

"Nous devons croire en la Justice"

La vaccination contre la Covid-19 en Uruguay a été confiée à la justice après qu’un avocat a déposé un recours demandant la suspension de l’inoculation aux enfants de moins de 13 ans, alors qu’elle n’est pas obligatoire dans le pays.

Mercredi 6 juillet, le ministère de la Santé publique (MSP), la présidence uruguayenne et le laboratoire américain Pfizer ont été convoqués à une audience devant le tribunal administratif. Cette dernière a duré plus de six heures et a finalement été prolongée jusqu'au jeudi 7 juillet.

Avec des pancartes qui arboraient des slogans comme "Allons à la vérité !" ou "Nous devons croire en la Justice", ou encore "Nous soutenons le juge Recarey", plus d'une centaine de personnes ont manifesté devant le siège du tribunal pour soutenir l’instance.

Mardi, interrogé par la presse, le secrétaire présidentiel Álvaro Delgado a assuré que le gouvernement se présenterait à l'audience "en étant fidèle aux trois principes qui ont régi toute la pandémie : transparence, responsabilité et soutien scientifique".

Dans une déclaration publiée au début de l'audience, le MSP a déclaré qu'il agissait à tout moment "en sauvegardant et en protégeant les droits de l'homme", ainsi qu'en "défendant la liberté des parents, des adultes responsables de mineurs et des adolescents disposant d'une autonomie progressive de la volonté, de se faire vacciner s'ils le souhaitent".

Le ministère, qui a détaillé dans des publications successives sa réponse aux demandes judiciaires, avec des allégations comme celle que les vaccins à ARN messager "ont l’efficacité prouvée dans les essais", a déclaré que cette protection a violé les délais prévus par la loi et a constitué une "violation de la séparation des pouvoirs" pour "empiètement" sur les pouvoirs sanitaires de l’exécutif.

Il a également fait valoir que le non-respect de la confidentialité qu’implique la divulgation des détails de l’accord avec les laboratoires "entraînerait le discrédit international" et pourrait fermer "les portes" au pays. "Il engagerait la responsabilité de l’État uruguayen en mettant également en péril l’exécution des contrats souscrits et de ceux à souscrire, en menaçant la fourniture des doses déjà acquises et dont la livraison pourrait être en attente et de celles qui seront nécessaires à l’avenir". Le gouvernement aurait-il peur que la teneur des contrats soit divulguée au grand public ?

Après l'audience, l'avocat Fernando Torres, qui a assisté Maximiliano Dentone, a souligné devant la presse l'importance pour les parents de disposer de "tous les éléments techniques et scientifiques pour pouvoir décider d'inoculer ou non un mineur". Il a ajouté qu'il reste maintenant à attendre que le juge statue "avec toutes les preuves dont il dispose", assurant qu'il est "optimiste" quant à la résolution.

Jeudi 7 juillet, les parties prennent part à une nouvelle audience à 9 h 00, heure locale (12 h 00 GMT).

À LIRE AUSSI

Image
Electrocardiogramme
En 2022, le nombre d’articles relatifs aux "morts subites" en forte augmentation
Les cas de morts subites ont-ils explosé ces deux dernières années ? C’est ce que laisse entendre la recherche d’articles disponibles sur le service Google actualités,...
01 juillet 2022 - 10:00
Société
Image
Logo du journal Midi Libre
Effets secondaires des vaccins : sujet tabou pour Midi Libre ?
Le 25 juin dernier, le journal Midi Libre a publié un article sur l’augmentation du risque d’accidents cardio-vasculaires lié aux vaccins anti-Covid Moderna, Pfizer et...
30 juin 2022 - 17:50
Société
Image
Billets
La Covid repart : échec absolu d’une folie à 600 milliards
TRIBUNE - Toutes les décisions de la politique sanitaire d’Emmanuel Macron ont coûté plus de 600 milliards. Pour quel résultat ? Les coûts de la politique sanitaire ...
04 juillet 2022 - 14:35
Opinions

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.