Les yeux tournés vers le ciel

La tempête de Saturne, l'absence de champ magnétique sur la comète "Tchouri", les photos de Pluton et de sa lune ainsi que les astéroïdes qui pourraient frapper la Terre… L'actualité de l'espace a été plutôt chargée cette semaine.

Alors que cette semaine a été marquée par une actualité politique des plus chargées et une série de faits divers tous plus horribles les uns que les autres, il était également possible de prendre de la hauteur et de tourner sa tête vers les étoiles.

Tous les 30 ans environ, une immense tempête se déchaîne sur la planète Saturne. Le phénomène est observé depuis plus d'un siècle mais ce n'est que lundi 13 qu'une équipe de chercheurs en a dévoilé l'explication.

Une tempête se produit lorsque de la vapeur d'eau, les nuages, se condense sous l'effet du froid en altitude ce qui provoque la pluie. Or dans le cas de Saturne, la vapeur d'eau a beaucoup de difficulté à s'élever. L'atmosphère de la planète est en effet chargée en hélium et hydrogène, plus légers que les molécules d'eau. Ils flottent donc plus haut et monopolisent la plupart du temps les couches fraiches de l'atmosphère.

Les molécules d'eau plus denses ne peuvent donc pas refroidir et entraîner des précipitations. Mais sur une longue période, de 30 ans environ, la chaleur des couches supérieures (helium et hydrogène donc) se dissipe dans l'espace. La vapeur d'eau plus chaude peut alors remonter et refroidir à son tour. Après 30 ans de gestation, pas étonnant que la tempête qui s'en suit soit alors colossale.

Le petit robot Philae, qui malgré son atterrissage peu orthodoxe sur la comète Tchourioumov-Guerassimenko, a pu y faire une découverte majeure. Les travaux des scientifiques ont été publiés mardi 14 dans la revue américaine Science et présentés simultanément devant l'Union Européenne des Géosciences (EGU), réunie à Vienne en Autriche.

Et les conclusions des scientifiques sont plutôt inattendues: le noyau de la comète ne génère aucun champ magnétique. "Nous sommes la seule équipe probablement à bénéficier de tels sauts. D'habitude, nous pouvons seulement mesurer le champ magnétique en un point. Mais avec tous ces rebonds, nous avons eu l'opportunité (...) de mesurer quatre points", a souligné Hans-Ulrich Auster, co-auteur de l'étude.

Mercredi 15, la sonde de la NASA, baptisée New Horizons, a pris sa première photographie en couleur de Pluton et d'un de ses satellites, Charon.

Ces quelques pixels signifient surtout que New Horizons a débuté son étude de la planète naine après un voyage de neuf ans et 4,8 milliards de kilomètres. Cette aventure devrait atteindre son point culminant le 14 juillet prochain, lorsque la sonde se trouvera à "seulement" 12.500 kilomètres de la surface de Pluton. Elle poursuivra ensuite sa route dans la ceinture de Kuiper, un amas de milliers d'objets célestes aux confins de notre système solaire.

Sur une note moins sympathique, les experts de l'Agence spatiale européenne (ESA), réunis cette semaine à Frascati, près de Rome ont estimé qu'environ 500 astéroïdes menacent potentiellement la Terre dans un délai de 100 ans.

Toutefois, pas d'affolement prématuré (il sera toujours tant de s'affoler le moment venu, rassurez-vous), des solutions ont été envisagé par les mêmes experts. Même si elles relèvent, pour le commun des mortels, de la science-fiction.

La première consiste à envoyé un autre objet cosmique (comme une fusée) percuter l'astéroïde et ainsi dévier sa course. La seconde est un peu plus radicale et serait de bombarder le corps céleste menaçant à l'aide d'une arme nucléaire qui, pour la première fois de son histoire, pourrait servir à sauver l'humanité plutôt qu'à la détruire.

Et de toute façon, Bruce Willis l'a déjà fait dans le film Armageddon…