Quand samedi devient un jour comme les autres

Auteur(s)
Xavier Azalbert - Directeur de la Publication
Publié le 21 mars 2020 - 22:05
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parc fermé
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FS
Ce samedi, l'accès aux forêts et aux parcs est interdit
FS

CHRONIQUE d'un printemps pas comme les autres. Samedi 21 mars 2020. C’est le printemps. Et c’est aussi le quatrième jour de confinement. Lutter contre la propagation du coronavirus est devenu "une guerre" a dit le président. Il fallait bien ces mots pour que les français, ce peuple dit indiscipliné,  prenne la mesure de la situation sanitaire alarmante dans laquelle elle se trouve. Ce samedi n’est pas un jour comme les autres, c’est le printemps. Sauf qu’il n’y a personne dehors ou si peu. Un jour comme les autres?

Confinement plus strict, vers un confinement total et absolu

Le confinement s’est progressivement renforcé depuis mardi dernier. En temps "normal", les forêts sont des endroits paisibles pendant la semaine et souvent animés le week-end. En ce samedi de printemps, il n’y a plus personne pour prendre l’air, ou presque. Quelques irréductibles marcheurs, coureurs,  bravent le mauvais temps car «l’envie de s’aérer a été trop forte».  Comment ne pas être tenté par cette incivilité lorsque, comme plus de la moitié des français, on habite un appartement?  Prendre l’air mais aussi prendre le risque de prendre une amende. La police veille au grain. Se promener avec sa déclaration sur l’honneur ne suffit pas. Il faut respecter les distances sanitaires de sécurité. Ne pas le faire est verbalisable. Le ministère de l'intérieur a annoncé avoir dressé 4000 amendes dès mercredi dernier.

Samedi devenu ordinaire ou lunaire? 

En fonction des cultures, des traditions, le samedi est le sixième ou le septième jour de la semaine. La tradition juive place le premier jour travaillé le dimanche, la majorité des traditions chrétiennes le lundi, après le «Jour du Seigneur». Cependant il est difficile de le considérer comme un jour «premier» par rapport aux autres ou même différent. 

Cette différence perd tout son sens pour les millions de français confinés. Quand le samedi et le dimanche deviennent des jours comme les autres, le culte, le travail, l’histoire perdent leur influence sur le jour de la semaine. Samedi, nous n’irons pas au supermarché ou au parc, pas même rendre visite à la belle famille. Dimanche, nous n’iront pas en forêt ou sur notre lieu de culte. Le règles sanitaires ont rebattu les cartes. Samedi comme dimanche, nous seront confinés.

Maillon fragile de notre économie

Samedi confiné. Sauf pour toutes ces professions que l’on a trop tendance à oublier: les professionnels de santé ou les livreurs. Les livreurs: pour eux, ce samedi sera un jour comme les autres où ils auront à travailler afin de continuer à servir la population enfermée. Masqués, gantés, continuer à livrer pour gagner sa vie aussi. Les auto - entrepreneurs sont le maillon fragile de notre économie. UN maillon en première ligne. Et ce samedi sera un jour de travail comme les autres. Pas tout à fait à vrai dire. Pédaler, dans les rues vides, comme s'il était plus de minuit, en plein jour....

Les 35 heures 

Pour les autres, s’occuper en un samedi confiné demandera de l’inventivité, de la patience. Le télétravail, les 35 heures par semaine; tout cela paraît futile quand on se retrouve cloitré chez soi, à ne pas pouvoir vaquer à ses occupations habituelles ou seulement pour passer de la cuisine au salon, du salon à la chambre à coucher ou au canapé convertible. La temporalité perd son sens quand samedi ressemble à lundi, mardi, mercredi ou dimanche. Heure après heure.

Les autoroutes sont vides

Ce samedi n’est pas comme les autres. Autre décor étrange quand on habite la région parisienne: habituellement bondées (direction les grands magasins !)  les grandes artères autour de Paris sont vides. Notamment l’A13, une des autoroutes les plus fréquentées de France, surtout un samedi. Il est onze heures, l’autoroute de Normandie dort. Faisons un jeu: on a compté tout juste une voiture toutes les 30 secondes dans le sens province-Paris, et une toutes les 15 secondes dans le sens Paris-Province. Il est onze heures, Paris continue de se vider. Drôle de samedi d’un printemps pas comme les autres.

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