Russie : les partisans de Navalny manifestent contre Poutine le jour de ses 65 ans

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Par AFP
Publié le 07 octobre 2017 - 19:15
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Des partisans de l'opposant Alexeï Navalny, actuellement en prison, manifestent à Moscou le jour des
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Des partisans de l'opposant Alexeï Navalny, actuellement en prison, manifestent à Moscou le jour des 65 ans du président Vladimir Poutine, le 7 octobre 2017
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Aux slogans de "Bon anniversaire!" ou "Poutine, honte de la Russie", plusieurs milliers de partisans de l'opposant Alexeï Navalny, actuellement en prison, ont manifesté dans toute la Russie samedi le jour des 65 ans du maître du Kremlin, à cinq mois de la présidentielle.

Avant un défilé prévu dans la soirée à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), où est né M. Poutine, des rassemblements ont eu lieu dans environ 80 villes de Vladivostok (Extrême orient) à l'enclave de Kaliningrad sur la Baltique à l'appel du charismatique opposant de 41 ans.

Une centaine d'arrestations a été recensée par l'ONG spécialisée OVD-Info, surtout en province, notamment Ekaterinbourg dans l'Oural ou Samara sur la Volga.

La mobilisation, comme la réponse policière, semble avoir été nettement inférieure aux manifestations du printemps rassemblant des dizaines de milliers de personnes, souvent très jeunes. Elle constitue cependant un défi direct au président russe, qui sauf énorme surprise devrait briguer un quatrième mandat, le jour de son anniversaire habituellement marqué par de nombreux souhaits élogieux.

A Moscou, plus d'un millier de personnes se sont réunies sous les averses sur la place Pouchkine et la rue Tverskaïa, au centre la capitale, malgré l'interdiction opposée par les autorités, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Je veux stopper les agissements de Poutine", a déclaré à l'AFP une manifestante de Moscou, Maria Antonienko, une étudiante de 18 ans. "Je ne veux pas d'un régime asiatique ou à la nord-coréenne".

La police a fait état de 700 manifestants. D'importantes mesures de sécurité avaient été déployées mais les forces antiémeutes n'ont pratiquement pas perturbé la marche des protestataires, contrastant avec la dernière manifestation de juin marquée par un millier de manifestations dans la capitale et un recours aux matraques sans ménagement.

"Je ne soutiens pas Navalny mais je suis ici car je pense qu'il a le droit d'être candidat aux élections", a expliqué à l'AFP Orest Tchertchessov, 43 ans.

Bien qu'il se soit imposé ces derniers mois comme l'opposant numéro un au Kremlin, Alexeï Navalny a peu de chance de pouvoir se présenter. La commission électorale centrale a prévenu en juin qu'une précédente condamnation de justice pour détournement de fonds le rendait inapte pour la présidentielle.

Vladimir Poutine, au pouvoir en Russie depuis fin 1999, ne s'est officiellement pas encore déclaré candidat pour ce scrutin, même si personne ne doute vraiment dans le pays qu'il sera candidat à sa succession.

- Des pommiers pour Poutine -

L'opposant est détenu pour la troisième fois cette année pour appels à des manifestations non autorisées, depuis qu'il a été condamné lundi à 20 jours de prison, ce qu'il avait dénoncé comme un "cadeau pour l'anniversaire de Poutine".

L'opposant, qui dénonce la corruption des élites russes depuis des années a multiplié ces dernières semaines les meetings visant à élargir sa base électorale dans de nombreuses villes russes.

La manifestation la plus symbolique samedi devait avoir lieu à Saint-Pétersbourg, deuxième ville du pays, où le président russe est né et a gravi les échelons politiques. Cette manifestation, prévue sur le Champ de Mars, en plein centre de l'ancienne capitale impériale russe, n'a pas été autorisée, tout comme la majorité des rassemblements de l'opposition.

Avant même qu'elle ne commence, deux responsables de l'équipe de campagne d'Alexeï Navalny ont été interpellés samedi matin et devaient être présentés à un juge, a indiqué une porte-parole à l'AFP.

Vladimir Poutine avait prévu de marquer l'événement en petit comité avec ses proches mais il a aussi présidé une réunion du conseil de sécurité de Russie au milieu de la journée, selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Les messages de félicitations au chef de l'Etat sont traditionnellement nombreux ce jour, notamment sur les réseaux sociaux.

"Vladimir Poutine a rendu à la société le sentiment de l'amour et du respect envers sa patrie", a écrit ainsi Ramzan Kadyrov, le dirigeant de la Tchétchénie, république du Caucase russe, dans un message sur Instagram, ajoutant que la Russie serait "toujours un empire très puissant".

Le gouverneur de la région de Tambov (environ 400 km au sud-est de Moscou), Alexandre Nikitine et de haut responsables locaux ont planté samedi 65 pommiers comme "symbole de l'unité avec Vladimir Poutine".

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