Mort de Raymonde Tillon-Nédelec, résistante communiste
La résistante communiste Raymonde Tillon-Nédelec est décédée à l'âge de 100 ans, a annoncé dimanche 17 l'Elysée, François Hollande saluant cette "femme engagée" qui était "la dernière survivante" des 33 premières femmes élues députées en 1945. Selon un communiqué de l'Elysée, le président de la République a salué "le parcours exemplaire de cette femme", députée communiste des Bouches-du-Rhône de 1945 à 1951 qui s’était "engagée très jeune dans l’action syndicale et politique", et était "la dernière survivante des 33 femmes élues à la première Assemblée Constituante de la IVe République".
Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a également rendu hommage à "son esprit de liberté, sa soif de justice et sa lutte contre l’arbitraire sous toutes ses formes". Il a rappelé dans un communiqué que la chambre basse avait rendu hommage à ces 33 "combattantes" lors d'une exposition l'an dernier.
Née Raymonde Barbé le 22 octobre 1915 à Puteaux (Hauts-de-Seine), elle avait épousé en 1935 Charles Nédelec, militant communiste, et était devenue députée des Bouches-du-Rhône sous ce nom, avant de se marier en secondes noces avec Charles Tillon, dirigeant du PCF, ministre puis exclu du Bureau politique du PCF en 1952 et mort en 1993. Entrée tôt dans la Résistance, elle avait été arrêtée le 31 mars 1941 et condamnée à vingt ans de travaux forcés par le tribunal maritime de Toulon, selon sa biographie sur le site de l'Assemblée nationale.
Emprisonnée tour à tour à Marseille, Toulon et Lyon, elle avait été livrée aux Allemands en juin 1944 et déportée d'abord à Sarrebruck puis au camp de Ravensbrück. Affectée dans une usine de guerre de Leipzig, elle avait réussi à s'évader le 20 avril 1945 et à regagner Marseille. Elle était alors devenue députée. En 2005, elle avait témoigné auprès de l'AFP, rappelant son émotion lors de son élection 60 ans auparavant. "On était émues. Les femmes étaient reconnues comme des citoyennes, en tenant compte de leur travail dans la Résistance", s'était-elle félicitée. "Nous étions de partis différents. Mais toutes nous nous disions: enfin!".
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.