Warren Barguil : le grimpeur qui monte

Auteur(s)
Pierre Plottu
Publié le 21 juillet 2015 - 12:42
Mis à jour le 22 juillet 2015 - 19:34
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Warren Barguil.
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Warren Barguil, 23 ans, est la révélation française du Tour de France 2015, son premier.
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Accrocheur et déjà malin tactiquement, à 23 ans Warren Barguil est la révélation française du Tour de France 2015. Pour le grand public du moins car, malgré son jeune âge, "Wawa" le Breton est loin d'être un inconnu pour les amateurs de cyclisme.

C'est la jeune étoile française montante du Tour de France 2015. Bien installé dans les 10 premières places du classement général à quelques jours de l'arrivée et premier Français, Warren Barguil a bouclé deux superbes premières semaines de course, surpassant les autres coureurs hexagonaux et se révélant aux yeux du grand public. Deux jours après une chute spectaculaire lors de la 16e étape, lundi 20, il était 10e du classement général mercredi 22 au soir de la la 17e étape, la première des quatre étapes des Alpes.

"Brillant", selon Laurent Jalabert, tout autant dans la montagne, son domaine de prédilection, que sur les pavés ou lorsque le vent se déchaîne, le grimpeur-puncheur (un peu comme Richard Virenque en son temps) de l'équipe Giant-Alpecin a créé la surprise pour sa première participation au Tour. Batailleur, accrocheur et –déjà– malin tactiquement, "Wawa", 23 ans, régale les spectateurs en quête d'un héros français à l'heure ou les Thibaut Pinot, Pierre Rolland, Romain Bardet et autres Tony Gallopin semblent marquer le pas. Certes, il faut bien admettre que c'est cette concurrence française un brin pâlotte qui permet au jeune Breton de se révéler, mais pas seulement.

Car, pour les amateurs de cyclisme, Warren Barguil est tout sauf un inconnu. Professionnel depuis deux ans seulement, il s'est déjà fait remarquer en remportant, en 2012, le Tour de l'Avenir (sorte de Grande Boucle réservée aux moins de 23 ans), ou encore en repartant du Tour d'Espagne 2013 avec deux étapes de montagne dans la musette, décrochées tantôt en costaud, tantôt avec intelligence. La même Vuelta qu'il a bouclée à la 8e place l'an passé.

"Etre le meilleur Français? Ça ne m’intéresse pas. Mon objectif, c’est de devenir le meilleur mondial", assurait très tranquillement Warren Barguil à FranceSoir qui l'avait rencontré l'an passé. Pas encore révélé, à tout juste 22 ans, le cycliste morbihannais ne manquait pas d’assurance.

"Wawa" est pourtant un talent qui a éclos sur le tard. Après avoir commencé par le BMX, il se passionne, contre l’avis de son père, pour le cyclisme sur route à l’âge de 14 ans. Mais ses débuts au club de Lanester (Morbihan) sont assez anonymes, concède-t-il. Il passe toutefois très vite à la vitesse supérieure. Ses très bonnes capacités de récupération ainsi que son excellent coup de pédale dès que la route s’élève le font sortir du lot. "Warren, c’est un pur grimpeur mais surtout une grosse pointure. Avec Thibaut Pinot (le grimpeur de la formation FDJ, NDLR), c’est le meilleur coureur qu’on ait connu en 30 ans", assure le président du CC Etupes, l’ancien club de Warren Barguil, Robert Oriolo, cité par 20Minutes.

Un "blaireau" à la sauce colombienne

Même son de cloche du côté de son directeur sportif chez Giant-Alpecin, Christian Guiberteau. Celui qui a repéré et fait venir dans son équipe le gamin d’Inzinzac-Lochrist (Morbihan) se souvient: "(quand) je l’ai découvert dans le Tour de l'Ain 2011 (…), je croyais que c'était un Colombien". Un joli compliment quand on connaît la réputation d’excellents grimpeurs des Sud-Américains, à l’image de Nairo Quintana, seul coureur cette année à sembler pouvoir suivre l'extraterrestre Christopher Froome.

Jeune, Français, Breton, excellent grimpeur, ambitieux: autant de traits qui rappellent un certain Bernard Hinaut, dernier Français à avoir remporté la Grande Boucle (c'était en 1985). Nombre d’observateurs voient ainsi Warren Barguil comme la relève du "Blaireau" -encore un, diront les sceptiques. Réponse de l’intéressé: «Je n’ai jamais eu de modèle dans le vélo (rires). Je suis peut-être à part, mais je veux ressembler à moi-même et à personne d’autre…».

Pas de quoi lui faire perdre les pédales, donc. Celui qui se rêvait en vendeur automobile étant petit dit courir "sans complexes" et sans trop se préoccuper des commentaires, trop occupé à vouloir atteindre les sommets. "Et puis, je gère bien la pression: j’aime la compétition», assure-t-il.

 

 

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