La dette grecque en débat en Europe

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VL
Publié le 02 février 2015 - 18:08
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Yanis Varoufakis.
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©Marko Djurica/Reuters
Le ministre des Finances grec Yanis Varoufakis est en mission pour obtenir un compromis sur la dette de son pays.
©Marko Djurica/Reuters
Syriza, le nouveau parti au pouvoir en Grèce, est en campagne auprès des dirigeants européens pour obtenir un compromis quant au remboursement de sa dette. Une démarche qui oblige les gouvernements à jongler entre fermeté et souplesse face à ce pays en grande difficulté.

Une semaine après la victoire du parti de gauche radicale Syriza en Grèce le 25 janvier dernier, la dette du pays est devenue un enjeu majeur de la politique économique européenne. Le parti, qui a fait campagne sur la fin de la politique d'austérité imposée par Bruxelles, doit maintenant négocier sur le remboursement d'une dette en grande partie due à l'Europe.

Face à la volonté de Syriza de trouver un moyen d'assouplir les modalités de remboursement, voire d'obtenir l'annulation de sa dette, chacun en Europe est à présent obligé de prendre position. Il y a ceux qui sont prêts à discuter, ceux qui veulent mettre la Grèce face à ses responsabilités, et ceux qui sont convaincus que la messe est dite et que la Grèce ne paiera jamais.

Alors que le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis fait la tournée des capitales européennes pour tenter de trouver un arrangement, il a reçu un soutien inattendu de la part Barack Obama. Interrogé par CNN sur la question, le président des Etats-Unis a déclaré: "on ne peut pas continuer à pressurer des pays qui sont en pleine dépression". Il a cependant précisé que s'il fallait laisser de la marge à Athènes pour renouer avec la croissance, c'était pour qu'elle puisse rembourser ses dettes.

En France, le discours du gouvernement suit sensiblement la même logique. Négocier, oui, annuler, non: "La dette grecque est due principalement à ceux qui sont venus au secours de la Grèce, les contribuables européens. (…) Il n'est pas question de transférer le poids de la dette grecque du contribuable grec au contribuable français ou allemand".

L'Allemagne qui n'est pas sur la liste des visites de Yanis Varoufakis. Largement favorable à une politique de rigueur en Grèce, Berlin a tout de même fait savoir qu'il "attendait de voir quelles sont les idées du nouveau gouvernement". Bref, pour obtenir un délai, voire un effacement partiel, Syriza devra convaincre les dirigeants européens que ses mesures permettront de renouer avec la croissance et donc de payer plus tard.

Mais pour les plus sceptiques ou eurosceptiques, ces prétendus accords ne seraient qu'une mise en scène pour reporter à plus tard un paiement dont tout le monde sait, sans l'avouer, qu'il ne sera pas honoré. Un moyen d'éviter une rupture entre la zone euro et la Grèce qui ne serait profitable à personne.

La dette de la Grèce s'élevait fin 2013 à 320 milliards d'euros, soit 175% de son PIB.

 

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