La surpêche et l’Union européenne : de la sauvegarde des océans à la protection du consommateur

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 10 décembre 2015 - 20:24
Mis à jour le 15 décembre 2015 - 17:41
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"Inséparable": la campagne de communication de l'UE contre la surpêche.
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L'Union européenne, confronté au problème de la surpêche, a récemment annoncé des mesures pour la préservation des ressources des océans. Mais des problèmes subsistent dans les eaux non-européennes.

Le 5 octobre dernier, lors d’une conférence au Chili, le commissaire européen Kermenu Vella a annoncé un ensemble de mesures en faveur de la protection des océans dans le monde. En 2014, déjà, une réforme sans précédent sur la surpêche avait été adoptée par les députés européens. Ses objectifs? La sauvegarde des océans, la protection des pêcheurs et des consommateurs.

La surpêche constitue une pêche excessive de certains poissons. En effet, le taux de pêche dans les eaux européennes dépassait de deux à trois fois le taux que la mer pouvait supporter. L’Union européenne, à un tel rythme, courait alors  le risque de voir ses océans dépeuplés d’ici 2048.

L’une des mesures phares de cette réforme est l’instauration de quotas durables de volume de pêche, un moyen d’assurer la pérennité des différentes espèces maritimes. Ces quotas ont été calculés à partir du Rendement maximum durable (RMD), c’est-à-dire sur le rythme naturel du renouvellement de ces espèces. Ce quota RMD a été appliqué dès 2015.

La commission pêche du Parlement européen a proposé une série d’autres mesures favorables  à la fois aux pêcheurs et aux consommateurs. 

Tout d’abord, l’interdiction progressive des rejets de poissons en mer. Cette pratique est courante, des tonnes de poissons pêchés sont rejetées dans la mer, une fois morts. Non seulement ces poissons sont ensuite repêchés par d’autres pêcheurs, nuisant ainsi au volume et à la qualité de leurs stocks, mais aussi ces rejets ne permettent pas de répondre aux exigences prévues par les distributeurs et la mise en commerce du produit,  considéré comme impropre à la consommation.

Tout ceci, sans oublier l’énergie et le temps de travail des pêcheurs que cette pratique gaspille. Les Etats membres se sont alors entendus sur l’élimination de ces rejets en mer d’ici 2018.

De plus, cette réforme a instauré un label informant les consommateurs de la provenance du poisson destiné à leur consommation. Si votre poisson est européen, ce label vous le certifiera.

Et enfin, pour que les pêcheurs ne soient pas lésés dans leurs activités, consciente des conditions et des contraintes auxquelles ils doivent faire face, la Commission européenne a également créé un Fonds en faveur des pêcheurs européens, le Fonds des Affaires Maritimes et de la Pêche (FEAMP). Ce fonds, à plus long terme, bénéficiera aux pêcheurs, notamment en les aidant à moderniser leurs flottes et leurs équipements.

Plusieurs ONG écologistes dont notamment Greenpeace et WWF avaient alors salué cette réforme qu’ils avaient qualifiée "d’historique". Les 178 organisations militant pour la sauvegarde des océans, regroupées au sein de la coalition OCEAN2012, avaient, quant à elles, qualifié le jour du vote de "grand jour pour l’environnement et le secteur de la pêche".

Si cette réforme constitue un pas en avant, elle encadre plus strictement l’activité des pêcheurs. Face à ce durcissement des règles dans les eaux européennes, ces derniers profitent alors des eaux non européennes pour s’adonner à la pratique de la surpêche (rejet de poissons  morts, volumes trop élevés par rapport aux RMD, etc.).

C’est ce phénomène qui a été observé notamment dans les eaux sénégalaises. Certains pêcheurs européens y puisent les ressources des populations locales et dépeuplent leurs mers. La Commission européenne a donc décidé d’aller plus loin en assurant une pêche durable par les pêcheurs européens, aussi dans les eaux non-européennes. Face aux pratiques de certaines flottes européennes, la Commission fera une proposition, d’ici fin 2015, pour une meilleure gestion de l’activité de ses flottes dans les pays en dehors de l’Union européenne. La Commission européenne s’est dite prête à débloquer 675 millions d'euros de 2016 à 2020. 

(Avec la contribution de la Maison de l’Europe de Paris)

 
 

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