Le groupe pharmaceutique Ispen annonce l'achat d'un médicament pour 1 milliard de dollars

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 09 janvier 2017 - 14:59
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La croix verte de la pharmacie.
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©Gile Michel/Sipa
Ipsen va débourser près de 1 milliard d'euros pour racheter Onivyde, produit phare de l'américain Merrimack Pharmaceuticals.
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Le groupe pharmaceutique français Ipsen a annoncé ce lundi la plus importante acquisition de son histoire en rachetant le produit phare de l'américain Merrimack Pharmaceuticals dans le traitement du cancer du pancréas. La transaction, qui devrait se conclure à la fin du premier trimestre 2017, pourrait atteindre environ un milliard de dollars.

Ipsen va débourser à la clôture de l'opération 575 millions de dollars pour racheter Onivyde, produit phare de l'américain Merrimack Pharmaceuticals. Le groupe pourrait payer par la suite jusqu'à 450 millions de dollars en fonction de "l'approbation de nouvelles indications potentielles d'Onivyde aux Etats-Unis". Le produit présente l'avantage d'être déjà commercialisé aux Etats-Unis, où environ 50.000 nouveaux cas de cancer du pancréas sont diagnostiqués chaque année et où cette pathologie représente la troisième cause de mortalité liée à un cancer.

Ipsen récupère les droits exclusifs de commercialisation du médicament aux Etats-Unis, où il a été autorisé en octobre 2015 pour les patients atteints de cancer du pancréas métastatique précédemment traités et qui ont une espérance de vie très réduite. Il obtient également les accords de licence en vigueur avec Shire hors-Etats-Unis et PharmaEngine à Taïwan.

Le groupe français, qui sera responsable de la poursuite des études cliniques en cours d'Onivyde dans le cancer du poumon et dans le cancer du sein, est "persuadé que le produit a un potentiel de croissance dans d'autres indications", affirme une porte-parole à l'AFP. Il "va venir en complément de nos activités commerciales aux Etats-Unis", où Ipsen a lancé en 2015 son traitement phare contre les tumeurs neuro-endocrines, Somatuline, qui affiche une santé de fer, explique la porte-parole.

Déjà présent dans le traitement du cancer de la prostate du rein, la vessie et les tumeurs neuro-endocrines, Ipsen se dote ainsi d'un quatrième pilier dans son activité oncologie. "Le produit vient donc s'ajouter au portefeuille de médecine de spécialité en oncologie et confirme la stratégie de la société du basculement ("switch") de la médecine générale vers celle de spécialité", soulignent les analystes de la société de bourse Portzamparc.

La médecine de spécialité compte désormais pour plus de 80% des ventes globales d'Ipsen qui a relevé en octobre son objectif annuel de croissance dans cette division moteur, anticipant désormais une croissance annuelle égale ou supérieure à 15% contre plus de 12% précédemment. Ipsen estime pouvoir réaliser d'"importantes synergies commerciales" aux Etats-Unis, où il intégrera 100 collaborateurs de Merrimack dans ses équipes, et assure avoir "les moyens d'y optimiser les ventes" d'Onivyde, selon la porte-parole.

Ce médicament par injection constitue une "vraie avancée thérapeutique" dans un domaine "où les échecs de développement ont été nombreux et les autorisations de mise sur le marché délivrées par les autorités réglementaires américaines (FDA) rares, au cours des deux dernières décennies", souligne de son côté, David Meek, directeur général d'Ipsen. Qualifiée d'"opportunité majeure", l'opération renforce la stratégie d'Ipsen dans l'oncologie et "accélère sa trajectoire de croissance à court et long-terme, ainsi que sa profitabilité", selon un communiqué.

Le groupe prévoit que l'opération pèsera sur les résultats 2017 mais qu'elle aura, dès 2018, un effet positif sur la marge opérationnelle courante et le bénéfice par action. A 9H30, le marché réagissait peu à l'annonce d'Ipsen, le titre perdant 0,67% à 71,25 euros dans un CAC 40 en recul de 0,31%.

La dernière opération de taille réalisée par Ipsen remonte à mars 2016, avec l'acquisition des droits commerciaux (hors Amérique du Nord et Japon) d'une molécule à vocation multiple en cancérologie, Cabozantinib, pour laquelle il a versé dans un premier temps 200 millions de dollars à la biotech américaine Exelixis qui l'a développée.

Pour cette molécule, Ipsen pourrait débourser plus de 655 millions de dollars supplémentaires dans les années à venir, au gré d'étapes réglementaires et commerciales à franchir. En octobre 2016, Onivyde a reçu l'autorisation de mise sur le marché de la Commission Européenne dans le traitement du cancer du pancréas métastatique.

 

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