Séance de câlinothérapie à Matignon avec les agriculteurs

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France-Soir
Publié le 03 décembre 2019 - 14:43
Mis à jour le 05 décembre 2019 - 12:42
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La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, arrive à l'Elysée pour un entretien avec Emmanuel Macron, le 11 février 2019
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© LUDOVIC MARIN / AFP
Pour Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, la réforme des retraites ne peut être que bénéfique aux agriculteurs
© LUDOVIC MARIN / AFP
Rencontre ce mardi à Matignon entre le premier ministre et des représentants des syndicats agricoles FNSEA et Jeunes Agriculteurs. L’entretien a été suivi d’annonces sur les distorsions de concurrence, l’usage des produits phytosanitaires et la loi EGalim, mais aussi sur la réforme des retraites, soutenue par le secteur agricole. 
 
« Nous ne sommes pas venus chercher une enveloppe avec un chèque », a martelé Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, à l’issue de la rencontre qui s’est tenue ce mardi matin à Matignon. Ainsi qu’il en avait été décidé mercredi dernier à l’issue de la mobilisation des agriculteurs, le premier ministre Edouard Philippe a reçu une délégation de la  FNSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA). 
 
 
Le soutien à la réforme des retraites
 
Prenant la parole à l’issue de l’entretien d’une heure trente, Christiane Lambert et Samuel Vandaele, président des Jeunes agriculteurs, ont souligné le bon déroulement de la séance : « Nous voulions de l’écoute, nous avons eu de l’écoute sur les différents sujets que nous avons portés ». A savoir, les distorsions de concurrence, l’agribashing « et le dénigrement » de l’agriculture, ainsi que les Etats généraux de l’alimentation et la loi EGalim. 
 
Si les retraites n’étaient pas au menu des discussions, elles sont tout naturellement venues sur le tapis, à deux jours de la grève du 5 décembre, mouvement auquel ne s’associent pas la FNSEA et les JA : « Le secteur agricole soutient la réforme », a annoncé Christiane Lambert. Rappelant que les retraites moyennes du secteur s’élèvent actuellement à 780€ pour les hommes et à 580€ pour les femmes, elle estime en effet que « ça ne peut être que mieux. »
 
La fin du Mercosur, quid des ZNT ? 
 
La dénonciation des distorsions de concurrence mais aussi l’agribashing, avec notamment et toujours selon Christiane Lambet, « un débat complètement  hystérisé » sur l’utilisation des produits phytosanitaires, sont des sujets qui ont également retenu l’attention d’Edouard Philippe. On a ainsi appris, cette fois de la bouche de Samuel Vandaele, que « le premier ministre a été clair, il n’y a plus de sujets et de discussions sur le Mercosur » (ndlr : le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Marché commun du sud, rassemblement des pays d’Amérique Latine). Quant au CETA, « on attend son retour au sénat ». 
 
Concernant les futures Zones de non traitement, où l’épandage de pesticides serait interdit, ainsi qu’annoncé fin août par le gouvernement, la FNSEA, les JA et le premier ministre sont tombés d’accord : le dernier mot reviendra à la science par la voix de l’ANSES, l’agence nationale de sécurité des aliments. Un calendrier a été fixé, les agriculteurs laissant le champ libre à Edouard Philippe pour faire des annonces courant décembre.
 
L’application de la loi EGalim
 
Restait à ouvrir le sujet de la loi EGalim et des Etats généraux de l’alimentation. Là encore, agriculteurs et exécutif ont dressé un constat identique : « Le compte n’y est pas ». Les négociations commerciales sur les tarifs viennent de débuter entre fournisseurs (les agriculteurs) et distributeurs (l’industrie agro-alimentaire via ses centrales d’achat) et devraient durer jusqu’en février.
 
« Nous demandons la pleine application des Etats généraux de l’alimentation », a résumé Christiane Lambert. Et là encore, il a été question de… calendrier « pour que la loi s’applique partout et que les sanctions soient très fermes » en cas de non-respect. Le prochain comité de suivi des négociations aura lieu le 10 décembre, certains industriels et distributeurs pourraient bien être rappelés à l’ordre à cette occasion. 
 
 

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