Privatisation de la Française des jeux  : s’interroger avant d’acheter

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France-Soir
Publié le 16 octobre 2019 - 11:02
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L'Etat détient actuellement 72% du capital de la Française des jeux
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© JOEL SAGET / AFP/Archives
L'Etat ne conservera que 20% du capital de la Française des Jeux
© JOEL SAGET / AFP/Archives
Les actions de la Française des Jeux seront mises en vente le 7 novembre, à un prix encore inconnu. Les particuliers doivent-ils investir en masse, comme le souhaite le ministre de l'Economie et des Finances ?
 
Une action offerte pour dix achetées (à condition de les conserver au moins 18 mois), une décote de 2% pour les acheteurs français : manifestement, le ministère de l’Economie et des Finances veut faire de la privatisation de la Française des Jeux une grande opération populaire. Une position assumée par Bruno Le Maire, qui « souhaite que les Français participent le plus largement possible », a-t-il déclaré lundi sur France Info.
 
 
Des actions en vente du 7 au 20 novembre
 
Dans une interview accordée dimanche au JDD. Le ministre a précisé les contours de cette privatisation qui sera lancée le 7 novembre. Il sera alors possible, pour les particuliers, d’acheter des actions jusqu’au 20 novembre. Le prix de ces actions n’a pas encore été dévoilé et dépendra de l’état du marché au moment T. 
 
L’État, aujourd’hui actionnaire à 72% de la Française des Jeux va ainsi vendre une grande partie de ses parts, pour ne conserver que 20% du capital. Il escompte récupérer au minimum 1 milliard d’euros, destiné au désendettement et financement de l’innovation. 
 
Avec cette privatisation, l’État français perdra une grande part de ses dividendes, qui se sont élevés à 93,6 millions d’euros en 2018. Il conservera en revanche les prélèvements sociaux et fiscaux, soit 3,5 milliards d’euros chaque année. Le gouvernement mise d’ailleurs sur un développement de l’entreprise pour voir ces revenus augmenter. 
 
 
Acheter des actions… ou pas 
 
Faut-il investir dans la Française des Jeux ? Nombre de Français doivent aujourd’hui se poser la question, alors que les taux d’intérêts des produits d’épargne classiques, comme le Livret A, sont bien décevants. D’autres se remémorent sans doute les regrets de ceux qui avaient acheté des actions EDF, dernière grande entreprise privatisée, avant de voir les cours chuter. Un doute balayé par Bruno Le Maire qui juge que « le marché des jeux est plus stable que celui de l’électricité ». 
 
Ce son de cloche est cependant nuancé par Stéphane Pallez, présidente-directrice de la FDJ, qui relève : « On a des marchés qui sont un peu nerveux, volatiles ». Elle insiste sur le fait qu’acheter des actions de l’entreprise devra être un placement à long terme plutôt que du boursicotage. « On pense qu’on est un placement durable, moins sensible aux cycles économiques ». Un argument certes de taille à l’heure où le Brexit et les brouilles commerciales entre les Etats-Unis et le Japon secouent les places boursières. 
 
Avec 25 millions de joueurs réguliers, le marché des jeux se porte bien en France. Ce signal positif ne doit cependant pas faire oublier qu’il s’agit d’un investissement boursier, par nature incertain. Les investisseurs pourront gagner ou perdre de l’argent selon les évolutions du cours des actions. Il convient donc de rester prudent et de respecter les conseils habituels sur ce type d’investissement : ne pas placer l’argent dont vous pourriez avoir besoin à court ou moyen terme et ne pas miser toute votre épargne sur une seule entreprise. 
 

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