Réforme des retraites : ces coins de France très en colère

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France-Soir
Publié le 06 décembre 2019 - 15:30
Mis à jour le 11 décembre 2019 - 18:36
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Manifestation à Brest, le 2 décembre 2019
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© Fred TANNEAU / AFP/Archives
Manifestations et mobilisation dans les villes moyennes
© Fred TANNEAU / AFP/Archives
Moins spectaculaire, moins relayée aussi, que les manifestations de masse  aux portes du pouvoir en plein Paris,  la contestation contre la "réforme des retraites"  des « coins de France » adopte diverses formes. Elle apparaît plus simple et plus rapide à organiser qu’un long cortège dans les rues de Paris, ce qui permet la multiplication des opérations. Rodez, Lannion, Bourg-en-Bresse.... Un effet gilets jaunes? 
 
La mobilisation "contre la réforme des retraites" se traduit aussi par des manifestations dans les petites villes. Et par d’autres formes d’action, constatées un peu partout sur le territoire français. Si des démonstrations de force ont bien eu lieu dans des villes comme Paris, Marseille ou Bordeaux, la France des territoires était elle aussi fortement mobilisées jeudi. Au total plus de 240 manifestations ont été organisées dans tout le pays, auxquelles se sont ajoutées des actions plus ciblées, comme des blocages ou les désormais traditionnelles occupations de ronds-points. 
« Du jamais vu ! », entendait-on jeudi ici et là, d’un bout à l’autre de la France. Un cri de satisfaction qui a notamment résonné au coeur de l’Aveyron. A Rodez, entre 7000 (pour la police) et 15000 manifestants (pour la CGT) ont été dénombrés dans cette paisible ville de… 23000 habitants. Même son de cloche à Angoulême (6500 manifestants), Angers (9200 manifestants) ou encore Boulogne-sur-Mer (4000 manifestants). 
 
 
Des petites villes à la pointe de la contestation
Dans les Côtes d’Armor, Lannion, ses 19800 habitants, ses ruelles et ses maisons de pierre vivent depuis deux jours au rythme de la contestation. Quelque 3000 manifestants ont crié hier leur opposition à la réforme des retraites, tandis que la circulation était fortement ralentie autour de trois ronds-points des environs. Et ce vendredi matin, le lycée de la ville n’a pas rouvert ses portes, les enseignants ayant décidé la poursuite du mouvement. 
Ce matin du côté du Havre, deux centaines de personnes et quelques palettes ont suffi à bloquer durant plusieurs heures l’accès à la zone industrielle d’Harfleur. Hier, ils n’étaient pas plus d’une cinquantaine pour empêcher toute entrée et sortie de la raffinerie de Frontignan dans l’Hérault. Et la liste pourrait encore être très longue ! 
 
 
Convergence des luttes dans la plaine de l’Ain
Dans les rangs des syndicats comme des gilets jaunes, des étudiants ou encore des militants de la cause environnementale, on appelle cela la « convergence des luttes ». Elle consiste à se rassembler pour mener des opérations communes autour d’une ou plusieurs revendications, sur le principe de l’union fait la force. 
 
Ainsi dans l’Ain, après une manifestation contre la réforme des retraites jugée réussie jeudi à Bourg-en-Bresse (plusieurs milliers de participants), une assemblée a réuni le soir-même syndicats et gilets jaunes pour décider de la suite à donner à mobilisation. Ce vendredi, les « citoyens en colère », ainsi qu’ils se définissent, sont invités à aller soutenir les cheminots rassemblés à la gare, avant que ceux-ci et les autres syndicats se rassemblent samedi autour des gilets jaunes locaux pour manifester et préparer la nouvelle journée de grève de mardi prochain.
 
Agrégation des différentes colères
Moins d’une semaine auparavant, ces mêmes citoyens avaient, au nom de la justice fiscale et climatique, participé au Block Friday et au blocage nocturne d’un entrepôt Amazon de la région, avec cette fois des militants Extinction Rebellion, Attac ou encore Alternatiba.
En plus de l’épineux sujet de la réforme des retraites, cette agrégation des différentes colères, si elle se démultiplie, pourrait devenir délicate à démêler pour l’exécutif.
 
 

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